MoHo4Young – Les Gaillardes

L’art est une arme chargée de futur – André Breton

C’est l’histoire de 3 copines et d’une troupe de comédiens. 

En mai 2021, elles sont trois – Angèle, Jeanne et Ninon – à se rassembler autour de l’envie de monter un projet collectif et artistique en Charente-Maritime. En pleine crise COVID,  toutes trois venant de régions différentes, elles étaient à la recherche d’un point de départ.

C’est ici que née “Les gaillardes”, une troupe de théâtre éco-responsable qui organise, chaque année, une itinérance à vélo, à travers la Charente-Maritime

Vélo-cyclistes au quotidien et ayant envie de s’engager dans une démarche éco-responsable, elles choisissent l’itinérance comme mode de création et de transport. Elles prennent le parti d’aller à la rencontre. Entourées des 9 artistes, d’un photographe et d’un illustrateur pour créer du lien entre les territoires, les habitant.e.s, les touristes, les programmations artistiques.  

Une fois le projet imaginé, c’est un gros début mais rien n’est fait. Il leur faut maintenant le soutien financier et humain – l’argent et les compétences – pour concrétiser un tel projet.

Les Gaillardes candidatent au premier appel à projets de MoHo4Young. 

Le verdict est tombé, 1 mois plus tard : elles sont retenues. 

MoHo4Young devient alors leur tout premier soutien et partenaire officiel leur permettant ainsi d’en développer d’autres pour lancer la première édition en juillet 2022. 

Résultat de la première édition : 2 communes, 2 lieux associatifs et 2 lieux non-théâtraux. Plus de 600 spectateur.ice.s et 20 cyclistes y ont participé. 6 voyages à vélo entre 26 et 37 kilomètres passant par des communes, des lieux du patrimoine, des points d’eau…

Mais le périple ne va pas s’arrêter là. 

Au vu du succès de cette première édition, elles veulent réitérer l’année prochaine et aussi les années qui suivront. 

Elles candidatent donc – de nouveau – à la seconde édition de l’appel à projets MoHo4Young. 

Nous nous interrogeons donc sur la possibilité pour les lauréats de re-candidater à nouveau. Finalement, nous actons : tous les lauréats des saisons précédentes pourront re-candidater. Chaque année, le comité de sélection (composé des mécènes, de parents et d’enfants) pourra choisir 2 lauréats que nous accompagnerons à nouveau.  

Et comme quoi ce projet a de la suite. 

Les Gaillardes sont à nouveau élus pour la saison 2 de l’appel à projet.

En août 2023, c’est une troupe de 22 personnes parcourant 277 km en 10 jours à travers le Nord de la Charente-Maritime. Plus de 800 spectateurs se sont joints à l’aventure des 9 représentations d’un procès poétique et musical, des 2 visites théâtralisées et des 8 ateliers de 3 types différents.

Lors de ce dernier festival, elles proposent une plongée dans un univers absurde et dystopique peu éloigné du nôtre. Un spectacle sous forme de procès dans lequel, les acteur.rice.s cherchent les responsables du retrait de la mer en Charente-Maritime. Vidé de son eau, le département a dans le même temps perdu son nom et est redevenu la Charente-inférieure.

Un spectacle proposant un regard artistique, dénué de morale, autour des problématiques environnementales actuelles, faisant appel à des légendes locales (Mélusine, les ganipotes…), à des personnages historiques qui ont marqué la région (Pierre Loti, Jeanne d’Arc…) ou encore à un bourreau en grève, un procureur mélomane, un greffier agent double, une tavernière danseuse et un « band américain ». 

Appelé à la barre pour témoigner, accusateur ou accusé, ces légendes charentaises renaissent de leurs cendres et mettent tout en œuvre faire revenir la mer et sa puissance poétique afin de rendre son nom et son éclat à la Charente-Maritime. Les spectateur.ices sont invité.e.s à être des témoins actif.ve.s de ce procès. 

Un très beau projet artistique se structurant autour de l’accessibilité à la culture, de l’éco-responsabilité du spectacle vivant et de la promotion d’artistes émergents.

Nous avons été le premier soutien, quand certains n’y croyaient pas. Nous continuons de les soutenir. 

De très belles initiatives comme celle des gaillardes existent mais manquent malheureusement de financement, de compétences, de réseau pour les concrétiser. Les jeunes ne demandent qu’à agir mais n’ont pas tous les pouvoirs. Sans ces clés indispensables, ils ne pourront pas y arriver ! 

Aidez- nous à leur donner la main et le crayon pour qu’ils dessinent l’avenir en lui donnant une dynamique positive. 

Merci à La Fondation SNCF, Socaps fund, les Cahiers Oxford, Pimpant, Asuwsih, Schoolab, HEP Education, l’EPSI, Raise, La Cantine, Label Expérience et merci à makesense, Ulule, alba., Diversidays, Les Déterminés, Positive Planet, Jam, Colori, Ligue des Jeunes Talents, Gonne Girls, La Croix Rouge, Le Mémorial de Caen, Keolis, Inco, Youth Forever, Beaux Arts Consulting, Startups for Kids, Conf Kids, Live for Good, Tricote un sourire, RaiseLab, Prof en poche, Reporters d’espoirs.

Merci au soutien média de Ouest France, Sud Ouest, l’ADN, SoGood, Maddyness, France Inter, Vocation, Reporters d’Espoirs

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Article écrit par Anna Mojzesz

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MoHo4Young – Cap au nord 

À chaque pas, un peu de moi se mêle à la Terre. À chaque pas, la Terre me donne un peu d’elle. Aucun pas n’est vain, tout a un sens – Sarah Marquis

Une reconnexion entre l’école et la nature.

C’est l’histoire de jeunes ambassadeurs du climat âgés de 10 à 15 ans.

Ce projet, c’est avant tout une grande aventure humaine et scientifique visant à sensibiliser au dérèglement climatique qui s’inscrit dans le service d’un groupe d’acteurs : enseignants, acteurs sociaux, voyageurs et chercheurs. 

L’idée du projet est partie d’une prise de conscience que quelque chose se joue et qu’il faut enquêter sur le terrain et se faire sa propre idée. Avec comme mission la découverte de sa vraie nature, au sein de la nature.

Parrainé par l’aventurier Nicolas Vanier et Yann Arthus-Bertrand, ce projet ambitionne d’écouter ce que la terre et les enfants nous réclament pour l’avenir du genre humain.

Le projet Cap au Nord a été fondé par Philippe Nicolas, enseignant chercheur en sciences d’éducation à l’environnement. C’est un projet pédagogique à l’échelle nationale placé sous le haut patronage du ministère de la Transition écologique.

C’est en vue d’une expédition polaire en Islande pour constater sur le terrain des conséquences du réchauffement climatique que 15 ambassadeurs de 10 à 15 ans ont postulé au premier appel à projets MoHo4Young. 

En semi-autonomie et encadrés par une équipe de professionnels enseignants, chercheurs et explorateurs, ces jeunes ambassadeurs, répartis en différents pôles, ont pour objectif de récolter des données scientifiques autour de 4 thématiques :

  • La volcanologie
  • L’océanographie
  • La biologie marine
  • La glaciologie 

Ces données, pour certaines inédites, ont été présentées à l’ONU par les ambassadeurs et sont aujourd’hui exploitées par des scientifiques français.

Je pratique la voile à l’année et je suis ravie d’étudier l’incidence du réchauffement climatique sur les océans.
Elisa Delahaye-Franberg – spécialiste de l’océanographie @ 14 ans

MoHo4Young a été un des premiers soutiens du projet et a permis à Cap au nord de se doter d’un drone équipé d’une caméra thermique afin de faire des relevés photographiques et des images.

En effet, la volcanologie est un domaine qui ne peut pas être étudié sur le volcan, car il est en éruption en Islande. 

Ainsi qu’une caméra GOPRO, pour les sorties en Kayak de mer afin de photographier les baleines (car les baleines sont cataloguées grâce aux nageoires caudales). 

En vue d’une prochaine expédition scientifique de 12 jours au Groenland en 2024, Cap au Nord a postulé à la saison 2 de l’appel à projets MoHo4Young et a été élu de nouveau par le jury. 


Le nom Groenland, qui signifie littéralement « Pays vert », est ici l’occasion d’encourager un réveil des consciences pour l’avenir du monde. 

En abordant la fonte programmée des glaces de l’arctique et de l’antarctique, cette nouvelle expédition prendra la forme de deux volets distincts et complémentaires. 

Le premier anthropologique, apprendre ce que c’est d’être homme à la lumière de la culture des Peuples des glaces ; le second plus rationnellement scientifique avec la transmission et l’appropriation de la démarche expérimentale en vue des observations polaires conduites au Groenland. 

En convoquant la notion de service à tous les degrés de cette aventure, service des enfants, service des acteurs sociaux, service de l’école, service de la planète, Cap au Nord donne à vivre et à ressentir une autre façon de se relier au vivant et de prendre conscience de sa capacité d’action.

Vous pouvez nous aider à rendre service à tous ces projets en rejoignant MoHo4Young comme mécène, partenaire ou mentor. 

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MoHo4Young – À l’école : nos déchets, nos ressources

Le seul endroit où vos rêves sont impossibles c’est dans votre tête – Robert Schuller

C’est l’histoire d’une sœur et de son frère, Ninon et Paul âgés de 12 et 10 ans. 

Ils sont de loin les plus jeunes à avoir candidaté à l’appel à projets MoHo4Young. 

Nous les prenons très souvent pour exemple, parce que :   

  • Petit 1, on nous questionne souvent sur la tranche d’âge de notre appel à projet (8-30 ans). “Mais à 8 ans on porte déjà des projets engagés ?”. Non seulement, ils sont légitimes, mais ils en sont tout à fait capables. Cet article en est un bel exemple ! 
  • De 2 parce que c’était, de fait, le projet le moins mature. Ils n’avaient pas créé d’asso. Ils étaient tout juste à l’idéation du projet. Ils avaient présenté un croquis au jury. Et pourtant, si vous saviez tout ce qu’ils ont accompli depuis…
  • Enfin parce que quand on prend connaissance de leur projet et de leur niveau de maturité, on se demande ce qu’on faisait à leur âge. Et on prend définitivement conscience que la jeune génération est plus que prête à en découdre. 

Ninon et Paul sont partis d’un constat BASIQUE/SIMPLE : à la cantine scolaire chaque midi, on gaspille (beaucoup). Pourtant, même en France, tout le monde ne mange pas à sa faim. Ce constat les a énormément touchés et attristés. Ils avaient l’impression d’être les acteurs et actrices d’un scénario auxquels ils n’avaient absolument pas envie de participer. 

Accompagnés de leurs parents et de leurs camarades de classe, ils ont réfléchi aux solutions, aux pistes d’amélioration pour leurs établissements scolaires afin de pallier ce problème. 

Ils ont trouvé ! 

Ils vont créer une application mobile pour recenser le nombre de jeunes qui déjeuneront à la cantine le midi, leur faire voter les repas. Ça diminuera les quantités d’aliments gaspillés. 

Ce n’est pas tout ! Avec les aliments non consommés, ils les apporteront aux sans-abris

Mais ce n’est pas tout ! Les déchets alimentaires, ils les revaloriseront en croquette pour leurs animaux

Et ce n’est pas fini ! Ils ont créé un poulailler éducatif au sein de l’école pour se reconnecter au vivant. 

Et pour finir ! Ils ont créé un club de sensibilisation pour éduquer les petites sections. 

Cette fois-ci c’est tout (en tout cas pour le moment). 

Croyez-le ou non, en seulement 1 an, ils sont passés d’une idée et d’un simple croquis, à la réalisation de tous ces projets. 

Je ne vais pas vous le cacher, j’ai versé ma petite larme à plusieurs de leurs étapes, de leurs succès que ce soit en les voyant pitcher sur scène devant 300 personnes avec l’aisance de véritables entrepreneurs, à la lecture de quelques uns de leurs mails accompagnés de photos ou encore lors de leur venue au MoHo avec en main leur affiche renvoyant vers le QR code de l’application active. 

Bien évidemment, ils sont passés par de nombreuses émotions. L’anxiété en se rendant compte des nombreux enjeux planétaires auxquels nous faisons face. Le doute de ne pas être légitime, de ne pas être à la hauteur. La peur de ne pas y arriver. La déception de voir de nombreux acteurs et personnes ne pas croire en eux. 

MoHo4Young a été créé pour donner à la jeune génération les pouvoirs d’agir, à n’importe quel âge, sur n’importe quel sujet à impact et à n’importe quel niveau de maturité.

Nous avons cru en eux et nous continuerons de le faire. 

Puisque la jeune génération, elle, n’arrêtera jamais de se battre, et ce à n’importe quel prix ! 

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Article écrit par Anna Mojzesz

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MoHo : Rassembler pour innover

Un Collider c’est l’idée de faire vivre de manière pérenne et continue des populations différentes dans un même espace. Et c’est l’enjeu de MoHo HQ avec ses 6000 m2 en résidence et 1500m2 ouvert au public ralliant étudiants, startups, entreprises, chercheurs…

Mais ce lieu est d’abord le véhicule d’une vision plus grande portée par ses co-fondateurs Oliver Cotinat et Nicolas Geray : créer des coalitions d’acteurs différents pour travailler ensemble sur les grands enjeux de Société. MoHo porte actuellement plusieurs coalitions avec ses partenaires (BCG, makesense, The Shift Project, Ceebios…) : la diminution de la pollution plastique, la création de nouvelles mobilités durables, la transformation du rapport Villes et Vivant et un programme, à part, MoHo4Young pour soutenir la nouvelle génération dans leurs projets associés à l’inclusion et au climat.

Dans cet extrait d’interview de Génération Do It Yourself, Mathieu Stefani invite Olivier Cotinat sur la genèse de MoHo et de son ambition. Cette séquence de 10mn en dit beaucoup sur ce que doit être la vision d’un entrepreneur face aux enjeux actuels. Elle en dit beaucoup sur sa capacité à créer un objet, un produit, un service qui s’aligne à ses valeurs et qui embarque les tiers. Elle en dit beaucoup sur ces entreprises contributives.

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MoHo4Young : Ils sont les gardiens de demain !

“Les grands changements sociaux ont commencé par ceux qui ont imaginé que c’était possible” Cyril Dion

Une expédition polaire en Islande, pour que les 10-15 ans puissent constater sur place les conséquences du réchauffement climatique, un média qui permet de tout savoir pour enclencher sa transition écologique, une exploration pour étudier les communautés apprenantes afin d’accélérer la transition écologique et sociale, un documentaire mettant en avant ceux qui s’engagent dans les organisations pour les transformer de l’intérieur, un poulailler et la création d’un circuit court pour transformer les menus des cantines… autant de projets enclenchés par des 8 (!!!) – 30 ans pour transformer notre quotidien – et qui n’auraient peut-être pas vu le jour sans un soutien à leur début. 

Ces premiers pas vers l’entrepreneuriat sont à la fois fragiles et immenses. Souvent ils enclenchent une curiosité, une façon d’être, de voir et de recevoir. Ils sont à la fois essentiels et timides. C’est l’idée derrière MoHo4Young.

#MoHo4Young est apparu pendant le COVID. La radio était allumée et je travaillais sur la série des MoHoTalks. Le journaliste parlait de ces enfants à qui l’on imposait les masques, de ces ados qui ne pouvaient plus suivre leurs études, de cette génération, celle qui construit demain, à qui, on retirait plusieurs mois d’études, de projets, de rencontres, de soutiens. L’urgence de la situation les plaçaient à côté, en spectateur de ce que leurs aînés avaient provoqué. Une dame prend la parole “oui bah ca va, nous aussi on a vécu des moments difficiles, ils vont s’en remettre”. Ils vont s’en remettre… Je me ré-entends dire tout haut “je ne sais pas, je ne suis pas certain”. Dans un des derniers Talks, Claudie Haigneré, devant une salle dont les 5 premiers rangs étaient remplis d’enfants, expliquait combien le récit d’un avenir heureux est essentiel pour les jeunes générations. 

Alors nous avons fait un exercice avec l’équipe et les fondateurs de MoHo, Olivier Cotinat et Nicolas Geray. Dans toutes les entreprises créées, il y a à un moment un déclic. Une évidence qui engage. Souvent elle est très personnelle. Jean Charles Samuelian a créé Alan suite à la maladie de son grand-père. Quentin Sannié à créé Devialet en pleurant d’émotion à l’écoute d’un son. Pourquoi avaient-ils créé MoHo ? Pour résoudre les grands enjeux contemporains en associant la multitude dit le pitch. Ok c’est vrai, c’est essentiel. Mais pour quoi ? Pour qui ? Pour leurs enfants. MoHo est un projet qui a été créé et imaginé pour les générations à venir. Ce projet tellement ambitieux est un leg. Nous avons alors décidé d’aller au bout de cette démarche et d’orienter MoHo vers cette idée : inscrire les jeunes partout dans les programmes et les soutenir dans leurs démarches personnelles. En cette période de Covid (et après Covid) surtout leur dire qu’il faut qu’ils tentent, qu’ils testent, qu’ils goûtent au projet et à l’entrepreneuriat. 

Ainsi est né MoHo4Young. Avec l’équipe et en particulier avec la motivation, le dynamisme, la pertinence d’Anna et de Bénédicte (et un immense merci à Lucas Francou Damesin), nous avons été chercher des soutiens externes . Nous avons sollicité notre réseau (et un autre immense merci à Stéphanie Ampart pour nous avoir permis d’initier un partenariat avec Ulule). Nous avons préparé une campagne de Crowdfunding à la hauteur de celle imaginée chez NUMA en 2016. (à relire ce superbe texte précédent la campagne de Ludovic Roubaudi) 

Objectif : réunir 30 000 euros auprès des citoyens pour permettre de soutenir ensuite 8 projets non profit, porté par des 8-27 ans, sur les enjeux environnementaux et sociétaux. L’idée du non profit est que seul compte l’audace, l’engagement. Nous voulons leur permettre d’enclencher quelque chose, de prendre goût au challenge. MoHo4Young soutiendra à hauteur de 3000€ les lauréats et mettra à disposition ses ressources et des mentors. 

Le dispositif est préparé 3 mois en amont, un film de présentation, des vidéos d’ambassadeurs… Chaque texte est pré-écrit, testé, on crée un planning de diffusion, on fête chaque centaine d’euros gagné : la folie du premier millier, la surprise du palier à 10.000, la sidération à 50.000 et l’accélération et la prise d’adrénaline “on y va on fonce on double” pour atteindre 100.000€ !!! 100.000 euros en 6 semaines !!!

Puis s’est enclenchée la suite : sélection de dossiers, composition de jury incluant des enfants et l’enclenchement du mentoring. 

Aujourd’hui MoHo4Young est à sa seconde saison avec 16 lauréats. 

On y retrouve Paul et Ninon de “À l’école : mes déchets mes ressources”, qui visent à réduire les déchets alimentaires de la cantine, à apporter le reste aux sans-abris et à les valoriser en croquettes pour leurs animaux ainsi qu’à créer un poulailler dans leurs écoles (mais pas que… ils vont jusqu’à créer une application). 

Il y a aussi le Collectif Minuit 12 soutenu également par la fondation pour la nature et l’homme, qui sensibilise sur les enjeux environnementaux via la danse.  

Les Gaillardes une troupe de théâtre qui organise chaque année une itinérance à vélo éco-responsable à travers la Charente-Maritime.

Cap au Nord, une expédition polaire en Islande, pour que les 10-15 ans puissent constater sur place les conséquences du réchauffement climatique. 

Blutopia une association qui vous encourage à agir pour préserver l’océan. 

Velhome des parkings vélo sécurisés et une entraide entre cyclistes. 

Agir pour devenir porté par Sylvain (De Fatman à Ironman) contre le harcèlement scolaire et l’obésité. 

Into the Tribes porté par Hugo qui crée une exploration pour étudier comment apprendre ensemble à cultiver une société écologique et sociale en s’immergeant dans une diversité de communautés apprenantes en Europe. 

Séjour rencontre des sphères une immersion, portée par les Tambourlingueurs et confkids, rassemblant des jeunes de la protection de l’enfance, des étudiant.e.s, artistes et intellectuels pour réfléchir ensemble sur les enjeux d’avenir et l’idéation de solutions.  

Les Eclaireurs, le second documentaire (après Ruptures) d’Hélène et Arthur qui éclairera sur l’engagement écologique et social au sein de son métier et la quête de sens là où on ne parle pas habituellement d’écologie. 

Le Relais Jeunes, un périple à vélo pour questionner le rapport de nos sociétés aux énergies fossiles. 

Ecoyako de Marina, un média écolo sur les réseaux sociaux à destination des jeunes, qui a pour missions de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux écologiques et climatiques. 

Final Score, un film réalisé par un jeune issu de quartier prioritaire qui montre qu’en s’unissant, le fait de venir d’horizons différents, nous apporte à tous et toutes de l’expérience, des connaissances et surtout apprend à vivre ensemble. 

Dansons nos vies, un événement sur deux jours qui rassemble les citoyen.ne.s, mêlant concerts, spectacles, tournois, tables rondes et ateliers à Clamart. 

Cité des Chances, une association née pour promouvoir l’engagement citoyen des jeunes de banlieues, en leur donnant des outils et en les accompagnant dans la vie citoyenne. 

Destination Finale, un court métrage participatif, porté par l’Afev, réunissant des habitants des quartiers prioritaires de tout âge pour un projet intergénérationnel commun. 

Ces jeunes entrepreneurs sont stupéfiants. Leurs projets sont des engagements pour transformer la société et c’est un véritable mouvement qui s’enclenche. 

Nous souhaiterions permettre à de nouveaux projets d’apparaître, de grandir et de s’étendre. Et nous avons besoin de soutien. Un soutien financier, un soutien de temps, un soutien moral. La saison 3 se tiendra en 2024 et c’est le moment de nous rejoindre. 

Les tickets sont adaptables, défiscalisés et vous suivrez en temps réel l’évolution de ces projets. 

Vous êtes un particulier, une entreprise, rejoignez-nous pour financer ces projets et offrir du mentorat à ces jeunes entrepreneurs. 

Merci à La Fondation SNCF. Pimpant, Socaps, Asuwsih, Schoolab, HEP Education, l’EPSI, les Cahiers Oxford, Raise, La Cantine, Label Expérience et merci à makesense, Ulule, alba., Diversidays, Les Déterminés, Positive Planet, Jam, Colori, Ligue des Jeunes Talents, Gonne Girls, La Croix Rouge, Le Mémorial de Caen, Keolis, Inco, Youth Forever, Beaux Arts Consulting, Startups for Kids, Conf Kids, Live for Good, Tricote un sourire, RaiseLab, Prof en poche, Reporters d’espoirs. Merci au soutien média de Ouest France, Sud Ouest, l’ADN, SoGood, Maddyness, France Inter, Vocation

Pour nous rejoindre : 

anna@moho.co

Article écrit par Arnaud Chaigneau

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Il était une fois les mobilités douces en 2050…

Ce récit de fiction a été construit à partir des réflexions d’un groupe de travail lors d’une journée de design fiction multi acteurs organisée par MoHo et la Fabrique des Mobilités le 20 septembre 2023. Il s’inspire d’un scénario désirable de ce que pourrait être la mobilité en 2050. Il a été élaboré à l’aide de notre imagination, nous déclinons toute responsabilité si la réalité en 2050 n’est pas représentative de ce récit de fiction.

A lire sans modération !

Vendredi 21 octobre 2050.

J’habite dans la commune de Lion-sur-Mer, à 13 kilomètres de Caen. Comme tous les matins, je suis sur mon vélo pour aller travailler dans le centre-ville de Caen. Mon bus m’a déposé avec mes deux enfants et mon vélo à l’entrée de Caen, et je pédale vers le centre-ville dans des rues désormais quasiment toutes interdites aux voitures.

Je repense à la matinale de France Info que j’ai écouté à la radio ce matin pendant le petit-déjeuner, sur le thème des transitions vers la mobilité durable. L’émission revenait sur ces 25 dernières années qui ont quasiment fait disparaitre la voiture thermique du territoire français. Quand j’y pense, je me demande comment est-ce que je pouvais préférer les trajets en voiture aux trajets en vélo à l’époque ? C’est tellement plus agréable au quotidien !

Heureusement que ces transitions ont eu lieu, pour la planète, pour notre santé, pour le bien-être de nos enfants. D’ailleurs, je viens de déposer les miens au collège en descendant du bus. Ils ont connu très peu de trajets en voiture étant petits, uniquement en voiture électrique, et je sais qu’aujourd’hui, se déplacer autrement qu’avec les transports en commun ou des mobilités actives ne leur viendrait pas à l’esprit. C’était d’ailleurs un des thèmes abordés à la radio ce matin : les habitudes de mobilité des nouvelles générations, éloignées de la voiture par rapport aux générations de leurs parents et grands-parents.

J’aurais aimé abandonner la mienne plus tôt, mais je n’avais pas vraiment de solutions alternatives adaptées à mon trajet. Aujourd’hui, un bus de ville part de Lion-sur-mer vers Caen toutes les 10 minutes, et me dépose à la périphérie de la ville de Caen près d’une des nombreuses pistes cyclables du réseau. Je termine le trajet en vélo. C’est tellement pratique d’utiliser plusieurs moyens de transport sur un même trajet. Les plateformes pour ranger les vélos à l’arrière des bus et des tramways sont géniales pour ça !

L’émission radio de ce matin a d’ailleurs pris pour exemple le territoire normand, dont les réseaux de transports en commun sont connus dans toute la France pour faciliter cette multimodalité. La journaliste parlait même d’une étude montrant comment ce développement du réseau de transports en commun avait permis aux habitants des territoires peu desservis d’en profiter au quotidien. La gratuité des transports en commun depuis 2040 a aussi forcément rendu ces transports beaucoup plus accessibles. Quand j’y repense, je sais que sans cet avantage financier et la possibilité d’y emmener mon vélo, je n’aurais sans doute pas abandonné la voiture. La journaliste expliquait d’ailleurs que Caen la mer et l’exploitant du réseau de transports en commun sur son territoire avaient beaucoup consulté les citoyens pour connaitre leurs besoins en matière de mobilité. Un organe de décision de la mobilité a d’ailleurs été créé dès 2024 par la Région Normandie pour tout le territoire normand. C’est un groupe de travail qui regroupe différents acteurs de la mobilité. J’ai cru comprendre que les citoyens pouvaient y participer sur la base du volontariat. Je crois que des experts et des acteurs solutions de la mobilité durable font aussi partie de cet organe. Il existe toujours aujourd’hui car les collectivités travaillent au quotidien pour améliorer les réseaux de transports en commun sur le territoire normand. Je me dis que cela pourrait être intéressant de m’y impliquer. Je n’y ai jamais participé, mais mes enfants m’y poussent chaque année. J’essayerai de candidater l’année prochaine.

Sur mon vélo, je vois un bus de ville électrique passer devant moi. Il tourne autour du centre-ville, dont les rues lui sont interdites. Je me dis que maintenant, ces transports donnent envie. Il y fait frais quand il fait trop chaud dehors, grâce à leur système de ventilation naturelle. Ils sont adaptés aux besoins des usagers, et ça, ce n’était pas gagné il y a 20 ans. Je me dis que cette transition est tout de même bien réussie, et qu’elle est bien ancrée dans les esprits et les comportements.

La matinale de France Info m’a fait repenser au chemin que j’ai parcouru pour abandonner la voiture. Je me revois encore enfant participer aux “challenges mobilités actives” de Caen la mer. Parfois, on devait passer tout un dimanche sans utiliser la voiture, ce qui avait le don d’agacer mes parents. Les “journées du vélo” obligeaient certains à ressortir leur vélo de la cave pour les petits trajets du quotidien, comme aller acheter le pain. Aujourd’hui, ces challenges autour de la mobilité ne sont plus des défis, mais des habitudes du quotidien. L’interdiction de la vente de voitures thermiques par l’Union Européenne en 2035 a beaucoup aidé à changer ces habitudes, même si une majorité de personnes était déjà passée à la voiture électrique à ce moment-là. L’explosion du prix du carburant y est sans doute pour quelque chose aussi…

C’est notamment ce prix qui m’a fait passer à la voiture électrique, avant que je me rende compte que je pouvais largement me déplacer sans voiture. Mes trajets du quotidien aujourd’hui ne me coûtent rien, sauf lorsque je dois faire réparer mon vélo. Car finalement, j’en fais des kilomètres !

Je pense à tout cela en pédalant sur le boulevard des Fossés Saint-Julien, désormais réservé aux piétons, vélos et autres mobilités actives. Cette transition n’a pas été simple pour moi. J’aimais ce confort que m’offrait ma voiture. Mais j’ai essayé. Lorsque j’ai compris que mes déplacements en voiture pouvaient avoir un impact sur la planète, j’ai voulu passer à l’électrique. La journaliste de France Info parlait d’ailleurs de ces constructeurs automobiles qui sont aujourd’hui spécialisés dans le leasing de petits véhicules électriques. Le modèle économique de l’automobile repose désormais à 75% sur ce système de location, contre 25% pour le modèle de vente. Avec l’interdiction de la vente des véhicules thermiques depuis 2035, très peu de personnes se déplacent encore en véhicule thermique. Sinon, ce sont de vieux véhicules, achetés avant 2035. 

Je suis contente que les enfants soient formés aux enjeux autour de la mobilité très tôt à l’école. Les miens ont compris très vite, et aujourd’hui, ils ne veulent même plus monter dans la voiture de leur grand-mère quand celle-ci les garde. Car c’est un véhicule thermique. Forcément, cela ne lui fait pas plaisir, car elle ne peut pas emmener ses petits-enfants où elle veut, quand elle veut. 

Hier soir encore, elle dînait à la maison et les enfants ont abordé le sujet en lui disant qu’elle devait essayer la voiture électrique car la voiture thermique, c’est dépassé. Cette discussion m’a mise mal à l’aise car c’est vrai qu’il y a une différence entre sa génération et celle des enfants. Eux sont sensibilisés constamment aux enjeux de mobilité durable, dès l’école primaire.

Je déjeune avec elle à Caen ce midi et je sais que nous allons en reparler. Je compte bien lui expliquer que je comprends son point de vue, tout en soutenant mes enfants dans leur démarche. Je connais ma mère, et je sais que petit à petit, nous allons réussir à la convaincre. Sur mon vélo, je me répète dans ma tête ce que je vais lui dire : “Maman, les garçons ont raison, tu sais. Le temps des voitures thermiques est révolu. Elles coûtent tellement chères, et sont tellement taxées… Tu sais très bien que ton argent sert à rendre les transports en commun gratuits….alors que tu ne les utilises même pas ! Tu vas me dire qu’en transports en commun on ne va nulle part, mais tu sais que c’est faux. Aujourd’hui, tu peux traverser toute la Normandie en empruntant seulement le bus et le train en un seul et même trajet. Tu peux même venir jusque chez nous, à la mer ! Je peux comprendre que tu ne sois pas prête, par contre, essayer une petite voiture électrique est une chose que tu peux faire assez facilement, et je suis sure que tu en seras très contente».

J’espère qu’au fur et à mesure de ces conversations, l’idée va faire son chemin dans sa tête. Et je compte bien l’emmener chez un loueur de voitures électriques avant la fin de l’année, où elle pourra essayer un petit véhicule et se rendre compte qu’elle ferait beaucoup d’économies si elle sautait le pas.

Le changement de type de véhicule, je pense qu’elle peut l’entendre. Mais elle nous l’a bien répété une énième fois hier soir à table : “N’essayez pas tes fils et toi de me faire monter sur un vélo ! ».

Je ne compte évidemment pas lui dire ce midi que nous espérons lui introduire cette idée, dans un futur proche… En plus, je sais que ma mère vit parfois mal le fait de rouler en voiture thermique. Les habitants de sa petite commune du sud de Caen ne manquent pas de lui faire remarquer qu’elle devrait changer ses habitudes de mobilité. C’est fou comme la norme sociale autour de la voiture s’est inversée !

D‘ailleurs hier soir, nous avons regardé un vieux Spielberg de 2023 à la maison avec ma mère et les garçons. C’était un film plutôt réaliste dans lequel les héros se déplaçaient en petites voitures électriques. Des voitures deux places en plus. J’avais pensé à l’époque que c’était ridicule pour des héros de rouler en voiture électrique. Mais finalement, ce type de voitures a été très demandé dès la sortie du film, notamment par les jeunes. Et aujourd’hui, se déplacer en voiture électrique est devenu la norme, donc finalement, ce film n’était pas si décalé que ça…

Sur mon vélo, j’approche de mon travail. Je traverse le Parc de la République, ancienne Place de la République, désormais entièrement végétalisée. A la sortie du Parc, je longe les immeubles qui avant étaient réservés aux classes très aisées. Les loyers dans le centre-ville de Caen sont plus abordables qu’ils ne l’ont été. Pour limiter l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, de nombreux commerces de proximité ont été relocalisés dans les zones d’habitation, à la fois dans les villes et dans les villages sur le territoire de Caen la mer. J’ai d’ailleurs appris ce matin à la radio que la Normandie était la deuxième région française la plus attractive économiquement. Cela est apparemment dû aux transformations des secteurs automobile et énergétique. Avant 2035, les constructeurs automobiles traditionnels se sont reconvertis en masse dans la location de véhicules électriques légers, mais également vers la vente de vélos, électriques comme musculaires. Comme quoi, tout le monde fini par y venir… 

En levant le nez de mon guidon, j’aperçois les éoliennes qui côtoient désormais les immeubles en plein centre-ville. Un bon nombre de constructeurs automobiles a complètement changé de secteur et travaille désormais dans les énergies renouvelables. Je ne les vois pas de mon vélo, mais je sais que les toits caennais sont également couverts aux trois quarts de panneaux solaires. Les constructeurs automobiles électriques et les fournisseurs d’énergies renouvelables travaillent d’ailleurs aujourd’hui main dans la main pour permettre à tous d’accéder à une mobilité durable.

La journaliste de France Info expliquait aussi ce matin que sur le plan de la mobilité, les différents secteurs d’activités sont regroupés de façon stratégique sur le territoire afin d’optimiser les déplacements, et que tout cela participe au dynamisme économique du territoire !

J’arrive au travail. Je gare mon vélo dans le parc à vélo qui a remplacé les anciennes places de parking pour les voitures. Mon lieu de travail ne propose d’ailleurs plus ce type de places car les rues qui entourent le bâtiment sont réservées aux piétons et aux cyclistes. Les places de parking les plus proches se situent dans les parkings relais aux entrées de la ville de Caen, ou dans les quelques rues acceptant les voitures. De mon côté, j’ai abandonné ma voiture électrique il y a plus de 10 ans, et pour rien au monde je ne reviendrai sur ma décision. J’aime savoir que mes déplacements ont un impact moindre sur la planète. Je ne suis pas la seule dans ce cas. J’ai remarqué qu’il y avait de plus en plus de monde dans les transports en commun, et à vélo dans les rues de Caen. C’est une bonne chose que les habitants soient conscients de l’impact de leurs déplacements sur l’environnement.

Je contourne la pelouse par le chemin de graviers qui me permet d’arriver devant l’entrée de mon travail. Cette pelouse a très souvent été inondée ces 20 dernières années. La collectivité de Caen la mer portait bien son nom… Elle a porté de nombreuses fois des campagnes de sensibilisation sur ces inondations, conséquences directes et visibles du réchauffement climatique à Caen. Je pense que ces événements, en particulier les inondations de 2025 et 2028, ont marqué les esprits et provoqué un changement dans les comportements vers l’adaptation. Le niveau de l’eau augmentait tellement que la Presqu’île de Caen a failli devenir une île…

Certaines affiches de l’époque de la communauté urbaine de Caen la mer sont encore collées dans le hall de l’immeuble de mon travail : “Il est urgent d’agir” avec les images de l’Orne en crue dans les rues de Caen. Les actions menées par la collectivité ont finalement permis d’accompagner un changement de comportement des citoyens, notamment au niveau de la mobilité.

J’arrive dans mon bureau, je me sens prête à attaquer ma journée de travail. Ce trajet en vélo m’a permis de respirer. Les voies cyclables sont sécurisées, et ces trajets me permettent de rencontrer des gens.

Ce soir, ce sont les vacances scolaires. Je sais que je vais croiser beaucoup de monde à vélo. Je vis dans la première région touristique française, donc il faut s’attendre à voir du monde pendant ces périodes. Je sais aussi que je vais croiser plus de voitures thermiques que d’habitude. Mais l’autopartage et le covoiturage sont très souvent utilisés pour partir en vacances, donc je sais que ça pourrait être pire.

Je comprends les touristes. Le climat s’est réchauffé partout en France. Les régions du Sud de la France, déjà chaudes il y a 20 ans, n’attirent plus les vacanciers. Moi, j’aime passer mes vacances en Normandie, à la mer. Certes, la région n’échappe pas au réchauffement climatique. Mais la journaliste de France Info parlait ce matin des politiques locales d’adaptation en Normandie. Dès les années 2020, les collectivités normandes ont par exemple développé des politiques sur la fraîcheur des villes et communes du territoire, afin de limiter au maximum les îlots de chaleur. C’est grâce à ça que, tous les matins, je traverse les fossés Saint-Julien à l’ombre, qu’à l’école des enfants la cours de récréation est devenue un parc végétal… Tous ces petits aménagements, en plus d’avoir ramené le calme en ville, ont participé à l’adaptation à ce réchauffement climatique.

Partir pour une journée de travail n’est certainement pas une corvée dans ces conditions, car il fait bon vivre ici !

J’ai quand même hâte de repartir du boulot ce soir, car je sais qu’il fera nuit et que j’entendrai les doux chants des chouettes hulottes. Car la ville de Caen a désormais le label « ville silencieuse », et cette merveilleuse espèce est revenue nicher à Caen. Elle semble bien installée et déterminée à rester. Du moins, je l’espère.

C’est fou tout ce chemin parcouru en 25 ans ! Avec du recul, je me rends compte que si tout le monde s’y met, c’est toujours possible. Alors heureusement que l’on agit !

Eva Parrenin et Clémence Pille.

Découvrez ici les règles du jeu de cartes conçu par la Fabrique des Mobilités pour cette journée de design fiction !
Retrouvez ici l’article de synthèse de la journée par la Fabrique des Mobilités !

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Les MoHoTalks : mettre en avant les récits collectifs extraordinaires

En 2020, nous lançons, pendant le confinement et la crise COVID, une série de Talk d’une heure pour prendre le temps d’entendre, écouter, comprendre ce qui créé le collectif. Chercheurs, artistes, scientifiques, politiques… se joignent à cette initiative pour créer une série de plusieurs conférences : les MoHoTalks. Synthèse.

La mission de MoHo : recréer des coalitions autour de grands enjeux contemporains.

Le monde est bousculé et ce qui semblait encore acquis il y a quelques décennies ne l’est plus. Le concept même de démocratie est discuté, l’accès aux ressources naturelles est en péril, le rapport aux vivants est abimé. Un constat souvent repris qui trouble les initiatives et appelle surtout à ré-inventer les modèles et notre manière même de construire ensemble. C’est tout l’enjeu de MoHo. Les solutions viendront de nouvelles formes de collectifs capable de solliciter des talents inédits et de les faire travailler ensemble sur de grands enjeux contemporains. Citoyens, étudiants, entreprises, chercheurs, artistes, sportifs, acteurs publics et privés peuvent s’aligner sur des problématiques communes et imaginer de nouvelles solutions. Ensemble, ils créent des coalitions.

MoHo a déjà lancé 4 coalitions : Deplastify the Planet, les nouvelles mobilités durables, la Ville et le Vivant, l’entrepreneuriat par la jeunesse (MoHo4Young). Chaque coalition regroupe des acteurs très différents et des partenaires actifs dont make sense, The Shift Project, la SNCF, Decathlon, Berkeley, Ceebios, Sciences Po…

Les MoHoTalks et les MoHoDebate, des formats longs sur des enjeux complexes

Parce que ces sujets sont complexes et qu’elles exigent, malheureusement parfois, des consensus dans les solutions et dans le temps, nous avons créé deux formats d’exploration : les MoHoTalks et les MoHoDebate. Les MoHoTalks invitent, sur un format d’une heure, un ou une intervenante à approfondir un sujet lié au collectif et au rapport entre les Humains, et aussi avec le Vivant. L’angle est parfois surprenant : Gilles Boeuf explique comment lors de crise climatique, les animaux se fédèrent pour organiser leur survie, André Manoukian raconte comment la musique est un projet infini car imaginé, digéré, transformé par des talents aux sensibilités et aux cultures différentes, Claudie Haigneré nous projette vers l’espace et les futurs projets internationaux, l’Amiral François Dupont nous entraîne dans un sous marin nucléaire lanceur d’engin…

Pour retrouver tous les MoHoTalks sur Youtube et sur Spotify

Une évolution en 2023 : des contenus associés au Vivant, au plastique, aux mobilités durables et à la Ville.

Le nouveau cycle, les MoHoDebate, vient compléter ce format en proposant un débat entre des sensibilités très différentes et sur des sujets liés au coalitions en cours : le plastique (le premier MoHoDebate s’est déroulé à Paris avec la chercheuse Nathalie Gontard et l’entrepreneur Alexis Dusanter, les mobilités durables, le biomimétisme, la ville et le vivant…

Ce cycle a été initié avec le soutien de l’ADN, Maddyness, make sense, Schoolab, RaiseLab, 21 La Croix Rouge, Normandie Attractivité.

Vous souhaitez nous proposer des noms, vous souhaitez soutenir cette initiative en devenant partenaire ? Contactez nous : arnaud@moho.co

Arnaud Chaigneau

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Interview de l’anthropologue Géraldine Le Roux

Dans le cadre de notre initiative « Deplastify The Planet », MoHo vous propose de découvrir le portrait des 100 personnes clés qui comptent dans la lutte contre la pollution plastique. Chercheur, lobbyiste, activiste, entrepreneur, journaliste, politique, nous vous proposons de les rencontrer et de lire leur vision du sujet et des solutions pour éradiquer la pollution plastique. #DeplastifyThePlanet

Tu fais quoi dans la vie

Je suis enseignante chercheuse à l’université de Bretagne occidentale en France et chercheuse associée à la James Cook University en Australie, anthropologue et autrice d’une quarantaine d’articles scientifiques et deux ouvrages. Je suis également commissaire d’exposition, et la première curatrice à avoir présenté en France (2012) l’Art des ghostnets, des objets faits à partir de filets de pêche perdus ou abandonnés en mer. J’ai aussi participé à un projet de tour du monde à la voile avec un équipage 100% féminin dédié à la lutte contre la pollution plastique, l’eXXpédition. Enfin, je suis nouvellement lauréate d’une bourse du Conseil Européen de la Recherche pour le projet Ospapik, l’acronyme de “Ocean and Space Pollution, Artistic Practices and Indigenous Knowledges”. C’est une approche comparative des représentations et des pratiques artistiques faites avec ou sur les déchets plastiques marins et les déchets spatiaux. 

Sommes-nous (des) malades du plastique ?

Oui, pour moi c’est certain. Scientifiquement, nous connaissons bien les dangers que présente le plastique, de son “extraction” sous forme d’hydrocarbures jusqu’à sa consommation, sans parler de son éventuel et problématique recyclage. Pourtant, on voit que les États actuellement réunis pour avancer sur un traité international [des négociations ont été lancées sous l’égide de l’ONU afin de mettre en place un traité international et juridiquement contraignant pour limiter la pollution plastique. Le deuxième round s’est tenu en juin 2023 à Paris, NDLR] ont un mal fou à faire avancer le dossier. Pourtant, dans la déclaration de Lanzarote publiée en 2022 [le point de départ de ces négociations, NDLR], 150 chercheurs du monde entier ont rappelé les études qui permettent de déterminer précisément la présence de plastiques dans le corps humain, les selles, le côlon, les poumons, le sang, mais aussi le lait maternel. Malgré cela, on ne change pas ou que trop peu. La résistance à se défaire du plastique et à prendre des engagements contraignants afin d’en réduire la production est une preuve de notre folie.

3 chiffres à avoir en tête ? 

Sur la question des déchets marins, une des premières estimations faites par Jenna Jambeck [chercheuse américaine spécialiste de la pollution plastique, NDLR] était de 2 à 8 millions de tonnes à entrer chaque année dans les milieux marins. Aujourd’hui, presque 10 ans plus tard, elles sont plus proches de 12 à 14 millions. Mais je n’aime pas trop les chiffres globaux car les situations sont très diverses selon les régions, les saisons, etc., donc je préfère les exemples concrets, “petits” mais parlants. 

Le premier chiffre qui m’a parlé quand j’ai commencé à travailler sur ces questions est celui du papier bulle. Si on mettait bout à bout la production annuelle de papier bulle, on pourrait faire 10 fois le tour de de l’Équateur

On peut aussi penser à la question des filets neufs avec des exemples concrets : parfois, des fileyeurs vont mettre 5 fois 500 mètres linéaire de filet en mer. Certains chaluts perdus peuvent peser plus d’une tonne. Lorsqu’ils deviennent des filets fantômes, il faut des grues pour les extraire, c’est compliqué. Donc un filet de pêche, on se dit que ce n’est rien, mais si on regarde à cette échelle, on se rend mieux compte. Et puis, il y a la question de la dégradation. Un filet de pêche perdu, c’est un méga-déchet qui libère des nano-particules plastiques. Il y a donc systématiquement un pan visible et un pan invisible. L’approche anthropologique et artistique permet de visibiliser ces variabilités, d’interroger nos paradoxes et ainsi de nous les rendre plus évidents.

Qu’est-ce qui ferait vraiment bouger les lignes ?

La première réponse doit être politique pour être structurelle et sortir de la seule réponse du petit geste individuel. Mais je crois aussi aux initiatives artistiques qui offrent des plongées dans un univers sensoriel. L’art amène à interroger le plastique à la fois comme objet et comme matériau. C’est au cœur de mon travail en tant qu’enseignante-chercheuse et anthropologue, penser cette notion de dégradation et de persistance du déchet. Parce qu’il permet une approche plus personnelle, l’art peut nous permettre de changer notre vision, peut-être finalement mieux que quelques discours ou campagnes de communication. Une introspection peut se faire dans la rencontre avec l’œuvre, quelque chose de plus sensible qui peut éviter les crispations et contourner les injonctions à changer, injonctions qui peuvent être mal perçues et même contre-productives. C’est la force de l’art d’amener du ludique ou de l’esthétique ; ici à quelque chose qui d’ordinaire est défini comme un déchet, sale ou anodin, et qui sous le geste de l’artiste devient merveilleux. 

Comment agis-tu dans ta vie au quotidien ? 

Je vais commencer par un chiffre : on estime que 1 000 milliards de sacs en plastique sont utilisés chaque année dans le monde, dont 100 milliards aux États-Unis. Donc j’en ai toujours un réutilisable avec moi. Il faut plus généralement apprendre à se défaire du contenant jetable, et les conseils des uns et des autres aident à adopter régulièrement de nouveaux gestes dans sa vie privée. Mais n’oublions pas pour autant que si ces petits gestes sont importants, c’est un changement structurel qu’il nous faut. 

Le premier objet du quotidien en plastique dont on peut se débarrasser ? 

Le premier objet à enlever de nos vies, bien évidemment, est la bouteille d’eau. Il faudrait qu’on ait tous des gourdes, au minimum dans les pays qui ont la chance d’avoir un système d’eau potable. Étant souvent en déplacement, j’ai plusieurs gourdes à différents endroits – dans mon bureau, mon sac de sport, mon cabas -, ce qui me permet d’éviter d’utiliser des bouteilles d’eau en plastique et des gobelets en carton. 

Un peu d’espoir ?

Je suis optimiste par rapport à la multiplication, ou plutôt au retour, des circuits courts. Dans un certain nombre de régions du monde, les gens reviennent au sac de course, au sac à baguette, etc., et c’est une bonne nouvelle. Et je vois des gens qui dupliquent les gestes inspirés par des œuvres d’art. Par exemple, j’ai rencontré un papa et son fils qui rentraient les bras chargés de filets collectés sur la plage. Ils m’ont dit avoir vu une exposition photo à Océanopolis, un des grands aquariums français, et c’était l’exposition qu’on avait montée avec nos étudiants pour promouvoir l’art des ghostnets. Donc ils avaient vu les objets au musée, puis les déchets sur une plage. Et ils ont eu envie de les collecter. Ce genre de petites choses montre que non seulement, on apprend aujourd’hui à regarder autrement les déchets plastiques et les plastiques neufs, mais aussi que cette idée de “re-garder” est importante. Nous devons changer nos modes de consommation mais aussi essayer de changer nos “modes d’être” avec les déchets plastiques. Baptiste Monsaingeon dans son ouvrage Homo detritus – Critique de la société du déchet parle de « faire monde avec les déchets ».

Un message pour les décideurs ?

Je pense que j’en ai deux. Le premier est de leur demander une régulation des produits chimiques dans l’industrie plastique. Le mot plastique est dangereux, c’est un fourre-tout qui occulte l’utilisation de différentes molécules, de résines, d’additifs et qui empêche les consommateurs de savoir ce qu’ils achètent, donc de se positionner. 

Ensuite, je pense que de nombreuses personnes sont prêtes à se défaire d’un certain nombre de plastiques inutiles, du suremballage et de nombreux plastiques jetables. Elles veulent de nouvelles solutions et il faut donc les aider à avoir un environnement sain et vivant. Il y a urgence et il ne faut surtout pas les décevoir. Voilà, si je devais m’adresser à eux, je leur dirais : ne les décevez pas. 

Et pour la jeunesse ?

Apprenez à regarder autour de vous, à comprendre de quoi est fait un objet en plastique et dans quel état de dégradation celui-ci est une fois qu’il est dans la nature. Essayez de ne pas le penser comme un déchet, mais comme quelque chose qui permet de faire de nouvelles choses. Dessinez-le, utilisez-le comme contenant, transformez-le… le déchet plastique peut être tout un monde à découvrir. Et si on le comprend mieux, alors il sera plus aisé d’apprendre à s’en défaire, sans oublier que cela peut aussi mener par la suite à des vocations professionnelles. 

Une info surprenante à nous partager ?

Une anecdote, plutôt déprimante, concerne notre “consommation plastique” lors de l’eXXpédition en voilier. Nous faisions constamment attention à ce que nous consommions, et tout ce que nous avions était peu ou pas packagé, principalement des produits naturels achetés lors des escales. Mais à deux reprises, alors que notre intention était d’être des actrices de l’étude de la pollution plastique et des ambassadrices du défi plastique, on a perdu, donc produit nous-mêmes des déchets plastiques. Une fois, un emballage s’est envolé ; une autre fois, notre drone est tombé à l’eau et nous n’avons pas réussi à le récupérer. Quelque chose se joue avec cette matière qui fait qu’une fois qu’elle existe, elle devient de fait presque ingérable

Un autre exemple : je ne peux pas m’empêcher de ramasser des fils de plastique, notamment sur la plage, donc j’en ai toujours dans les poches. Et je m’étonne chaque fois de retrouver des particules dans les poches, sur les vêtements, systématiquement. C’est aussi pour cela qu’on sensibilise les gens, notamment aux gestes de collecter et de transformer le déchet en un matériau artistique : ça amène à voir ce minuscule généré par le macro.  

Comment je peux en savoir plus ?

Je conseille le livre de Nelly Pons, Ocean Plastique – enquête sur une pollution globale (éd. Actes Sud), qui est vraiment une bonne référence pour comprendre le plastique dans son ensemble ; ainsi que la bande-dessinée Plastic Tac Tic Tac (éd. Mâtin) de l’autrice Capucine Dupuy et du dessinateur Terreur Graphique, qui montre l’ampleur de la pollution et propose des solutions. 

J’ai aussi sorti deux livres. Le premier, Sea-Sisters – Un équipage féminin à l’épreuve de la pollution dans le Pacifique, (éd. Indigène, 2021) qui a reçu le Prix du Livre engagé pour la planète du festival du livre de Mouans-Sartoux). L’ouvrage raconte notre projet de tour du monde à la voile avec un équipage 100% féminin dédié à la lutte contre la pollution plastique. Il y a une sous-représentation des femmes dans un grand nombre de secteurs, notamment les sciences, techniques, ingénierie et mathématiques et dans le monde maritime, donc le but était de montrer qu’on peut être une grande scientifique, une ingénieure ou une skippeuse, que l’on peut porter un tel projet en étant une femme. L’autre raison qui motiva cet équipage 100% féminin est la question des polluants éternels : ces polluants organiques persistants imprègnent les corps et certaines études laissent entendre qu’ils peuvent passer de la mère au fœtus, ils ont donc un impact particulier sur le corps des femmes à étudier. 

Le deuxième livre, L’art des ghostnets – Approche anthropologique et esthétique des filets-fantômes (édité par le Museum national d’histoire naturelle, 2022, et Premier prix d’aide à l’édition du musée du quai Branly), est un ouvrage scientifique, très richement illustré, qui interroge le filet fantôme et montre les différentes formes d’attachement que l’on peut avoir à cet objet déchu. L’ouvrage est le résultat de dix ans d’enquêtes auprès de pêcheurs, de glaneurs, d’artistes et de collectionneurs d’art, en Australie, en Polynésie et en France. J’explique comment des artistes, notamment des Aborigènes et des Insulaires du détroit de Torres, transforment ce filet accidentellement perdu ou volontairement délesté en des œuvres magnifiques. 

Enfin, il y a un auteur océanien dont j’aime particulièrement le travail et qui restitue très bien la prégnance du plastique : Craig Santos Perez, un auteur chamorro de l’île de Guam et qui enseigne à l’université d’Hawaï.

Ton panthéon des personnalités incontournables du plastique ?

Je dirais Emily Penn, la fondatrice de eXXpédition, qui monte des expéditions maritimes depuis dix ans et qui a notamment travaillé avec Jenna Jambeck et Richard Thompson [scientifique marin à l’université de Plymouth, Angleterre, et inventeur du terme “microplastique”]. Ce sont pour moi deux des personnes-ressource majeures pour penser les déchets plastiques marins. 

Une autre personne serait Anita Conti, qui fut la première à alerter au début du XXe siècle sur la question de la surpêche mais aussi sur la monstruosité de ces engins de pêche. Désormais tous fabriqués en fibres synthétiques, ces filets une fois perdus dans les profondeurs marines deviennent des déchets persistants alors qu’autrefois, ceux en fibres naturelles se dégradaient in fine.

La troisième personne serait Riki Gunn, la fondatrice de Ghostnets Australia. C’est une femme, patronne de pêche, qui a été la première à alerter dans les années 90 sur la question de la multiplication des filets fantômes dans les eaux australiennes. Elle a œuvré à créer une dynamique, une alliance entre des pêcheurs, des scientifiques, des écologues, et des artistes ; et a permis de documenter le phénomène mais aussi de contribuer à, littéralement, faire sortir ces déchets de l’eau. C’est cette initiative qui est à l’origine du mouvement d’art des ghostnets.

En 2050, ce sera comment ?

On peut imaginer une succession de tsunamis comme celui qui a touché le Japon. Il a dispersé des déchets dans le cycle océanique, qu’on a retrouvés des années plus tard sur la côte ouest du Canada. À Vancouver, on peut d’ailleurs découvrir une poignante installation de l’artiste Peter Clarkson, à la fois un mémorial aux victimes du tsunami japonais et un cri d’alerte vis-à-vis de ces déchets pérennes. 2050 serait un monde qui étoufferait. Pendant des décennies, on a enfoui, relégué plus loin, toujours plus loin, aux marges de nos villes, de nos pays, un plastique qu’on a dit fantastique mais qui finalement revient toujours nous hanter sous une forme visible où invisible. L’ONU a parlé en 2017 d’ “apocalypse océanique”. Je me demande si 2050 pourrait être encore plus apocalyptique qu’aujourd’hui.

Mais on peut aussi essayer d’être positif, et imaginer des eaux partout autour du monde en bonne santé, avec plein de zooplanctons, de phytoplanctons, de poissons et des mammifères marins qui n’auraient plus besoin de venir au contact des bateaux ou des plongeurs pour se faire enlever les filets dans lesquels ils sont enchevêtrés. Et nos aliments en 2050 seraient sains car sans molécules chimiques, donc nous n’aurions plus peur de manger ni de porter la vie. 

© G. Le Roux.

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Interview de l’entrepreneur Marius Hamelot

Dans le cadre de notre initiative « Deplastify The Planet », MoHo vous propose de découvrir le portrait des 100 personnes clés qui comptent dans la lutte contre la pollution plastique. Chercheur, lobbyiste, activiste, entrepreneur, journaliste, politique, nous vous proposons de les rencontrer et de lire leur vision du sujet et des solutions pour éradiquer la pollution plastique. #DeplastifyThePlanet

Tu fais quoi dans la vie ?

Je suis l’un des deux cofondateurs de la société Le Pavé, architecte de formation. Le Pavé est une start-up industrielle spécialisée dans le développement et la production de matériaux durables pour le secteur du bâtiment, lancée en 2018. Depuis, nous avons développé nos deux premiers matériaux fabriqués à partir de déchets plastiques qui se présentent sous forme de panneaux utilisés pour de l’agencement intérieur, du mobilier, des objets, etc. La différence entre ces matériaux est leur source, c’est-à-dire la matière qu’on va utiliser. L’un est fabriqué à partir de bouteilles de shampoing et de bouchons recyclés, avec les mêmes propriétés : flexible, résistant aux tâches et aux agents chimiques, etc. Ça en fait un très bon revêtement de mur ou un matériau pour de l’usinage. Le second est fabriqué à partir de portes de frigo, de polystyrène, de cintres, un plastique beaucoup plus rigide, plus structurel, qui peut être verni ou collé. Donc pour chaque matière, son matériau et ses applications, ainsi nous n’altérons pas les qualités du polymère. Notre enjeu est de recycler à 100% mais aussi de proposer des matériaux 100% recyclables, donc nous n’ajoutons pas de résines. Si nos plans de travail fabriqués à partir de bouteilles de shampoing doivent redevenir des bouteilles dans 30 ans, c’est possible.

Sommes-nous des malades du plastique ?

Nous sommes malades de toutes les matières : le déchet plastique est un peu l’archétype du déchet car on en produit en quantités faramineuses et ça continue d’augmenter de façon assez effrayante, donc c’est pour ça que nous nous attaquons à lui en priorité. Mais ce qui est vrai pour le plastique l’est pour le ciment, le métal, le verre, le lithium, etc. Nous sommes surtout malades de la consommation. Le plastique est un symbole, mais le problème est à tous les niveaux.

3 chiffres à avoir en tête ?

Quand nous avons démarré en 2018, 311 millions de tonnes de plastique étaient produites chaque année à l’échelle mondiale. Cinq ans plus tard, il y en a 450 millions. Notre production augmente, la quantité totale a augmenté, mais le ratio de recyclage n’a pas bougé et c’est ce qui fait peur. J’ajouterais aussi ce chiffre de 7 milliards de tonnes de plastique déjà présentes dans la nature. Une tonne pour chaque être humain sur cette planète.

Qu’est-ce qui ferait vraiment bouger les lignes ?

Ce qui est complexe avec la notion de déchet, c’est qu’un seul facteur ne peut pas changer le monde du jour au lendemain. Il faut intervenir à tous les niveaux, que tout le monde se bouge, que des start-ups se créent, que les industriels changent, que l’on revoit la manière dont on conçoit les produits, qu’on simplifie le nombre de résines présentes sur le marché, etc. C’est vraiment l’engagement collectif qui va permettre de faire bouger les choses. Si on attend une solution miracle, on peut attendre longtemps.

Par exemple, réduire le nombre de polymères pour supprimer les moins recyclables ou les plus dangereux est une des thématiques abordées dans les négociations de l’ONU contre la pollution plastique (voir l’interview de Tim Grabiel, lobbyiste auprès de l’ONU). L’Union Européenne voudrait qu’on arrête de produire une multitude de résines plastiques, sachant par exemple que plus d’un tiers des polymères sont dans la catégorie “autres”.

C’est le petit chiffre “7” que vous pouvez retrouver sur certains objets en plastique [les plastiques comportent obligatoirement un numéro compris entre 1 et 7 indiquant quel type de polymère il s’agit. Le n°7 regroupe tous les plastiques inclassables et les mélanges, et qui ne font pas partie des six principaux plastiques tels que le polystyrène, le PVC, etc., NDLR]. Ceux-là sont plus difficiles à recycler, donc c’est un levier important parmi d’autres.

Comment agis-tu dans ta vie au quotidien ?

On essaye de mettre notre engagement personnel au sein d’un projet entrepreneurial et chaque jour, quand on se lève, on se pose la même question, « comment diminuer la quantité de plastiques jetés ou brûlés ? ». On travaille avec des recycleurs, des collectivités, des éco-organismes. On va inventer des nouveaux procédés industriels de fabrication, comme un brevet qu’on a déposé de thermocompression pour garder la matière recyclable. Et puis on va travailler au contact des clients et des marques pour les sensibiliser, leur montrer que nos matériaux peuvent être recyclés, performants. C’est comme ça qu’on agit, avec Jim, mon associé, et tous les membres de l’équipe. Et chacun dans notre domaine d’expertise, on essaie de faire bouger les choses autour d’un projet commun, diminuer le nombre de plastiques qui se retrouvent dans la nature et les océans. Le premier objet du quotidien en plastique dont on peut se débarrasser ? La bouteille d’eau est peut-être le plus simple. Il suffit d’une gourde. Et il y a plein de
gourdes sympa en plus ! Je ne dirais pas que c’est le geste “nécessaire” car finalement on retrouve du plastique partout, tout le temps. Mais au moins, ça permet d’y penser chaque fois qu’on boit une gorgée.

Un peu d’espoir ?

Nous sommes profondément optimistes et persuadés que le travail qu’on fait n’est pas vain. Depuis 2018, je n’ai jamais rencontré un acteur, une personne avec laquelle j’ai échangé, qui n’a pas été touchée par ce qu’on essaye de faire et qui ne s’intéresse pas à la problématique environnementale, des déchets plastiques mais pas que. Et c’est encore plus le cas maintenant alors que tous les secteurs, que ce soit au niveau des recycleurs, des collectivités, des utilisateurs, ou des industriels, cherchent à aller dans le sens du recyclage et du développement durable. Parce que nous sommes conscients de ne pas avoir le choix. Donc nous sommes ultra positifs. Le challenge est énorme mais il faut le relever et pour ça mettre un maximum d’énergie et d’intelligence collective. C’est en collaborant, en se mettant tous autour de la table, PME comme multinationales, qu’on va y arriver.

Un message pour les décideurs ?

Il y a des leviers à activer pour aller plus vite, comme des fiscalités avantageuses pour les matériaux circulaires ou durables avec une très forte dimension d’éco-conception. Ça pourrait permettre de peser dans la balance décisionnelle via le facteur écologique et environnemental et non plus uniquement le facteur coût. Il faut repenser l’industrie, la réinventer, considérer les ressources environnementales et l’impact social. Sauf que ça coûte de l’argent, ça prend du temps, et cela nous amène à être un peu plus cher que des solutions existantes. Une fiscalité avantageuse pourrait aider, mais on ne va pas attendre que les choses bougent pour faire bouger les choses. Donc on travaille à mettre en place des nouvelles usines pour réduire nos coûts de production, proposer des matériaux plus accessibles, plus compétitifs.

Nous avons une usine pilote à Aubervilliers, et nous en ouvrons une deuxième, quatre fois plus grande, à Allériot, en Bourgogne-Franche-Comté. Nous voulons nous déployer partout en France puis dans le monde pour être présent dans chaque grande région, au plus près des consommateurs. C’est aussi extrêmement important pour nous : au-delà de la nécessité de transformer des tonnes de plastiques, c’est un enjeu de sensibilisation et de connexion au territoire, aux utilisateurs, pour retrouver du sens autour de l’industrie et des objets que nous consommons.

Et pour la jeunesse ?

Je ne sais même pas si je suis encore jeune ou pas (rires). Mais je dirais : essayons ! N’ayons pas peur d’essayer de changer les choses et dans le meilleur des cas, ça marche. Il faut aussi parler, qu’on essaie au maximum d’être transparents sur notre intervention et nos objectifs. C’est en partageant, en collaborant qu’on ouvre des possibilités et que des choses qu’on n’imaginait pas possibles le deviennent. Si, il y a 5 ans, on nous avait dit qu’on allait ouvrir prochainement une usine d’une capacité de transformation de 1000 tonnes, je n’y aurais pas cru. Et aujourd’hui, on prépare déjà l’ouverture des quatre prochaines ! Ça, c’est grâce au travail de l’équipe, mais aussi celui des partenaires, des financeurs qui qui ont cru au projet parce qu’on a communiqué, on en a parlé. Donc ne restez pas dans votre chambre ou votre cercle proche, allez faire bouger les lignes.

Une info surprenante à nous partager ?

Une information qui m’avait choqué, c’est qu’on mange l’équivalent d’une carte bleue de
plastique chaque semaine. Ce n’est pas très drôle, mais c’est parlant.

Comment je peux en savoir plus ?

Il y a des rapports ultra intéressants sur le plastique du Sénat [“Pollution plastique, une bombe à retardement ?”] et de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie [“Plastiques : mieux comprendre le recyclage des emballages” ou encore “Connaître et comprendre l’impact des microplastiques dans les milieux”], disponibles en téléchargement libre et gratuit. Ce sont des vraies sources d’information pour rentrer dans le cœur de la problématique. Ensuite, il ne faut pas hésiter à croiser les sources, des éco-organismes, des industriels, etc. Dans ce monde du recyclage et des déchets, tout dépend d’un contexte parfois dur à appréhender et qui bouge extrêmement vite. Une vérité il y a un an n’est plus forcément celle d’aujourd’hui.

Ton panthéon des personnalités incontournables du plastique ?`

Au-delà d’une personnalité, on peut citer le travail d’associations comme Zero Waste ou Surfrider. Certaines entreprises, également tout aussi inspirantes, se sont créées et spécialisées sur cette thématique, comme Circul’R, un cabinet de conseil en économie circulaire qui travaille avec une multitude d’acteurs, des transformateurs, des grands industriels et autres. Entreprises, organisations, ONG : toutes permettent d’intervenir à une échelle différente pour lutter contre la pollution plastique. Je peux également citer des entreprises du monde du déchet, qui ont cette démarche de sensibilisation, comme Lemon Tri [qui développe des machines de tri intelligentes et incitatives pour optimiser la collecte et le traitement des emballages, NDLR] et qui sont aussi super inspirantes.

En 2050, ce sera comment ?

L’un de nos objectifs est de réinventer de nouvelles formes d’industrie, beaucoup plus modulaires et résilientes à l’échelle des territoires. Donc on espère qu’en 2050, nous aurons réussi à nous déployer, nous mais aussi l’ensemble du secteur. Nous aurons peut-être inventé un nouveau modèle productif beaucoup plus adapté aux ressources disponibles. L’économie sera, je l’espère, réalisée avec des productions décentralisées mais connectées les unes aux autres. “Think global, act local” : je pense qu’il faut vraiment aller vers ça et le retranscrire d’un point de vue industriel, ce qui peut arriver effectivement d’ici quelques années où décennies.

Considérer les autres et essayer de faire sa part au quotidien autour de soi.

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« Le plastique n’est pas un déchet comme les autres » MoHoDebate

Dans le cadre de notre initiative « Deplastify The Planet », MoHo a organisé, le 31 mai dernier son premier MoHoDebate à Paris sur le thème de la pollution plastique avec Nathalie Gontard, chercheuse à l’INRAE et Alexis Dusanter co-fondateur de Bocoloco.

Quelques éléments forts de cet échange avant la vidéo.

Le plastique est il est un objet commun ? Et ensuite un déchet comme les autres ?

On associe souvent la pollution plastique à son empreinte carbone pourtant le plastique est un déchet à part qui a sa propre pollution : des particules de plastiques. C’est une forme de vieillissement très particulier où le plastique va se fragmenter sur un temps très long sans pour autant être inerte. Il est ainsi capable d’absorber les substances qu’il va rencontrer. En particulier les substances hydrophobes, particulièrement dangereuses pour l’environnement et la biodiversité. Par ailleurs, ce déchet, à sa taille nanoscopique, traverse les membranes des organes des êtres vivants, il va s’intégrer dans les organismes sans être reconnue comme un corps étrangers.

C’est donc une pollution particulière, qui va au delà de l’empreinte carbone. Il a sa propre empreinte, une empreinte plastique.

Peut on faire confiance au recyclage ?

La notion d’économie circulaire et de recyclage ne colle malheureusement pas avec la particularité de ce matériau. Le plus belle exemple d’économie circulaire est offert par la nature. Rien ne s’accumule car notre écosystème possède les outils pour les dégrader et nourrir d’autres organismes qui peuvent ainsi se renouveler sans résidus permanents. Sauf que le plastique ne se prête pas à cela. C’est un matériau qui se dégrade, s’abime, reste et s’intègre dans l’environnement sans être digéré. On le retrouve dans l’air, l’eau, les êtres vivants.

Souvent lorsque l’on associe recyclage et plastique, on prend l’exemple des bouteilles PET. Cependant, le cycle de recyclage d’une bouteille en PET (1% des plastiques utilisés) est limité. La bouteille ne redevient bouteille en PET qu’un certain nombre de fois. Par ailleurs, chaque nouvelle bouteille exige près de 70% de plastique nouveau. Lorsqu’un industriel annonce qu’une bouteille est recyclée, en vérité elle a nécessité l’injection de plastique vierge à 70%.

Comment alors peut-on alors annoncer des chiffres de recyclage de 20% ? Car le recyclage intègre plutôt du décyclage c’est à dire le fait de réutiliser le plastique dans un nouvel objet. Cette démarche ne créé donc par une boucle circulaire car elle doit être en permanence être alimentée. Cette logique impose un besoin de plastique vierge régulier. Surtout, on va chercher de nouvelles débouchées donc étendre les nouvelles utilisations du plastique. Enfin, tous les objets qui ont fait l’objet de décyclage ne sont plus recyclable. La pollution ne disparaît pas mais se stocke sous d’autres formes d’objet. Selon Nathalie Gontard, on devient ainsi dépendant de filières de recyclage plastique, filières exigeantes encore en plastique au dépend de filières verre, bois… Le recyclage a un vrai impact sur la pollution plastique. Le décyclage pérénise le système du toujours plus de déchets plastique.

Une partie importante du déchet plastique part dans des pays à qui on impose la création de filières de décyclage. Ces pays sont inondés du plastique occidental alors qu’ils n’ont pas la capacité de traiter l’ensemble et supportent des investissements dans des filières qui ne solutionnent en rien le problème. L’une des solutions seraient de respecter strictement la Convention de Bâle en interdisant strictement le fait d’exporter ses déchets plastiques et en imposant ainsi de les traiter au sein mêmes des pays consommateurs.

L’objet plastique n’est pas un objet anodin et son empreinte réelle n’est pas intégré au coût.

Ainsi tous les déchet plastique sont avant tout une dette, un mauvais héritage qu’on lègue à nos enfants.

Si on maintient notre consommation telle qu’elle est, nous avons accumulé environ 9 milliards de tonnes sur terre alors que la biomasse sur la terre est de 2 milliards. Et si ces plastiques ne sont pas brûlés, ils vont nécessairement devenir des micro plastiques et donc s’intégrer à l’environnement et au Vivant.

Dans la suite de cette conférence, Nathalie Gontard et Alexis Dusanter reviennent sur des solutions, technologiques et comportementales pour diminuer l’impact de cette pollution.

Une chose à retenir malgré tout. Le plastique qui s’est inscrit dans notre quotidien par sa simplicité, sa commodité, son prix génère un immense coût caché. Il a transformé nos habitudes jusqu’à remplacer des comportements évidents et bénéfiques. Le retour de la consigne est une solution. La création de formats (bouteille, récipient…) standardisés en est une autre pour faciliter le traitement.

La solution la plus évidente reste de ne pas considérer le plastique comme un matériau normal. A partir de cette « ligne », il faut accepter que son utilisation devienne une « exception », une contrainte dont on mesure l’impact désastreux sur l’écosystème et dont il faut impérativement diminuer la consommation.

Merci à RaiseLab pour leur accueil, Romain Saillet pour la prise vidéo. Retrouvez la conférence sur la chaîne YouTube de MoHo dans quelques jours.

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