« Dansons nos vies  » : une leçon d’adaptation et de résilience

« Nous rassemblons des personnes à travers des valeurs universelles pour amener des réflexions sur des sujets de Société.« 

L’asso en quelques mots(ho) :

Les Vies Dansent, c’est bien plus qu’une simple association. Ils sont créateurs d’instants de partage et d’émotions à travers des événements sportifs, culturels et d’éveil des consciences. Faisant de chaque événement une célébration de la vie et de la diversité qui nous entoure.

Ses actions

Imaginez-vous en train de planifier le festival de vos rêves, tout est en place, les artistes sont prêts à briller, le public s’impatiente et soudain… Bam ! La mairie annule tout, suite à des émeutes dans la ville.

Voici ce qui est arrivé au festival « Dansons nos vies », ce projet qui avait pourtant tout pour faire bouger les consciences.

MoHo4Young dans tout ça ?

Quand les faux pas ont débarqué sur la piste de « Dansons nos vies », l’équipe a mis les bouchées doubles pour transformer les pas d’obstacles en moves innovants tout en gardant le groove authentique de leur mission.

Malgré ça Emma et Sara n’ont pas perdu de vue leur mission, puisqu’elles continuent de promouvoir la culture à travers le lancement d’une série d’événements collaboratifs avec la mairie, tout en étant un tremplin pour les artistes locaux.

Mais ce n’est pas tout, l’association a élargi son champ d’action en s’investissant également dans des initiatives sociales, pour éveiller les consciences des publics qui n’ont pas accès à la culture.

Ce qu’on retient

Dans la vie, rien n’est jamais parfait, et « Dansons nos vies » en est la preuve vivante.

Malgré les obstacles rencontrés en chemin l’association a su rester fidèle à sa mission première : répandre la joie et la musique partout où elle passe.

Leur histoire nous rappelle qu’il est parfois nécessaire de danser au rythme de la vie, même quand on rencontre des fausses notes. Alors, si vous êtes de passage dans les Hauts-de-Seine et que vous croisez leur chemin, n’hésitez pas à vous joindre à la fête !

Merci à SNCF Voyageurs, Socaps fund, les Cahiers Oxford, Pimpant, Asuwsih, HEP Education, Raise, et merci à makesense, alba., Diversidays, Les Déterminés, Youth Forever, Live for Good, On est prêt, Article 1

Merci au soutien média de Usbek et Rica, Ouest France, Sud Ouest, l’ADN, SoGood, Reporters d’Espoirs

Pour rejoindre MoHo4Young et soutenir les prochains projets à impact des 8-30 ans : moho4young@moho.co

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Le collectif face aux PFAS

Jeudi 4 avril 2024, l’Assemblée Nationale a voté avec 186 voix pour et 0 voix contre et en première lecture une proposition de Loi visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des substances per- et polyfluoroalkylés (PFAS), également connues sous le nom de « polluants éternels ».

Le sujet paraît évident, mais en réalité, il ne l’est pas. Les PFAS représentent une classe de substances chimiques très utilisées dans les produits domestiques, car elle permet d’ignifuger ou d’imperméabiliser des objets. C’est donc une famille de composés chimiques synthétiques très prisés par de nombreux industriels et son interdiction correspond à une restriction chimique majeure.

Pourtant ces PFAS, parce que justement imperméabilisant, ne disparaissent pas. Pire, ils provoquent des risques majeurs pour la Santé. Selon l’ANSES, ils accélèrent une augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc.

Par son aspect contraignant, cette Loi doit accélérer cette démarche. Certaines industries ont déjà commencé à enclencher des modifications profondes de leur process, mais l’enjeu reste crucial et engage plusieurs milliers d’emplois. 

Cette Loi est le résultat d’une coalition d’acteurs, incluant des générations différentes, des politiques, des entrepreneurs, des scientifiques, des journalistes, des citoyens, des communes et des influenceurs coopérant pour que soit proposée et votée cette proposition essentielle pour la santé et la biodiversité. 

Que retenir de ce qui a été réalisé ? 

Un point déjà  : le fait scientifique alors qu’il est régulièrement remis en cause, discuté, contrarié… Ce fait scientifique qui sort de la notion d’avis ou de supposition ou même d’hypothèses pose un constat, qui doit être indiscutable pour pouvoir rallier. Etienne Klein, dans un MoHoTalk questionnait la vulgarisation de la Science, car son “appropriation” permettrait à tous d’en discuter les conclusions. Concernant le PFAS, un travail immense a été réalisé. Par des organisations engagées,  comme Génération Futures, qui depuis 2021, alertent sur ces dangers. 

Ensuite, par une enquête collaborative de plusieurs  journaux européens dont Le Monde (France), NDR, WDR et la Süddeutsche Zeitung (Allemagne), Radar Magazine et Le Scienze (Italie), The Investigative Desk et NRC (Pays-Bas)… 

Cette enquête a convaincu des organisations, des associations et des acteurs de la société civile de s’engager. Elles ont relayé, reporté, travaillé chacune dans leur cercle d’influence. 

En parallèle, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a enclenché un travail de fond pour identifier spécifiquement les risques. Cette séquence, longue, forcément contrainte, a permis de sensibiliser les citoyens, les entreprises, les organisations et les politiques. Se sont construits en parallèle des regroupements d’acteurs incluant des entreprises, qui soit ont sensibilisé davantage à ces risques soit ont imaginé des solutions nouvelles. 

L’enjeu n’est pas ici de démontrer toute la mécanique de sensibilisation, de lobbying et d’actions qui a été réalisée, mais plutôt d’illustrer à quel point, dès lors qu’un fait devient indiscutable, il permet de créer des coopérations pour aboutir à des résultats concrets impactants. 

Cette Loi est donc l’aboutissement d’une démarche complexe, collective et engagée. 

Ce que je retiens personnellement de cette séquence : 

  • Chaque action, chaque voix qui s’élève en faveur du changement inspire et motive les autres à agir. En cultivant une culture de collaboration et de coopération, nous pouvons surmonter les défis les plus complexes et ouvrir la voie à un avenir plus juste et durable pour les générations à venir.
  • La diversité des disciplines est essentielle pour aborder ces défis de manière exhaustive. Les solutions ne viennent pas d’un seul domaine, mais de la convergence des connaissances scientifiques, technologiques, sociales, économiques et culturelles. En créant des espaces où les experts de différents domaines peuvent échanger, travailler, collaborer, nous sommes mieux équipés pour élaborer des stratégies innovantes et durables.
  • L’intergénérationnel existe et c’est une force incroyable. Il y a eu dans cette démarche des mouvements rassemblant plusieurs générations unies par une même ambition. Il y a ici quelque chose qu’il faut poursuivre et c’est aussi l’engagement qu’on porte avec MoHo4Young. 

Grâce à leur collaboration, des progrès significatifs ont été réalisés, avec l’adoption d’une loi historique en France interdisant ces substances dans divers produits, démontrant que lorsque nous nous unissons, nous pouvons créer un changement réel et durable.

En combinant nos forces et nos perspectives, nous pouvons transformer les obstacles en opportunités et ouvrir la voie à un avenir plus sain et plus sûr pour l’ensemble des êtres vivants.

Engageons-nous à être des agents de changement, à travailler main dans la main pour construire un monde où la prospérité est partagée, où la nature est respectée et où chaque individu a l’opportunité de s’épanouir.

Anna Mojżesz – Responsable Communication MoHo & MoHo4Young

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MIC : Fabrice Bonnifet « l’entreprise contributive, concilier développement et limites planétaires »

“Notre incapacité à lutter contre le changement climatique c’est notre incapacité à imaginer vivre autrement” expliquait Rob Hopkins lors de sa dernière intervention chez MoHo en 2023. 

A sa suite, est intervenu Fabrice Bonnifet, Directeur Développement Durable & Qualité, Sécurité, Environnement Groupe Bouygues. Pour présenter ce que pouvaient être des solutions concrètes à la lutte contre le réchauffement climatique et l’impact carbone. Alors que 31%  des français serait encore climatosceptique, les éléments scientifiques rappellent une dure réalité.

Le dernier rapport du GIEC montre que d’ici 10 ans, le monde atteindra les 1,5 degrés de réchauffement. Cela signifie que nous nous dirigeons vers 2,7 à 4,5 degrés de plus d’ici la fin du siècle. Les conséquences sont absolument catastrophiques. C’est un monde où les destructions climatiques sont régulières, un monde où les épisodes de chaleur humide (100% d’humidité sur des cycles de chaleur de 38 à 50 degrés) vont se multiplier, sachant que ces épisodes sont mortels pour l’Homme, le corps ne parvenant plus à se réguler. On parle de vagues de migrations climatiques de l’ordre de 240 millions de personnes. 

Fabrice Bonnifet et Eva Macaigne tenant leur micro, dans le cade d'une conférence du MoHoImpactClub.

« Pour limiter à 1,5 degré, il faudrait réduire notre empreinte carbone sur les 28 prochaines années par un facteur 5. Ces émissions carbones devraient diminuer de 7% par an sur les 10 prochaines années alors qu’elles augmentent encore de 1,5% par an. « 

Quant à la biodiversité, la situation est tout autant catastrophique.

“On ne mange que du vivant” dit Gilles Boeuf (début de la conférence à 15:10)  alors que l’on massacre la biodiversité sans laquelle l’Humain ne peut exister. En 2023, la biomasse animale sauvage représente moins de 1% de la biomasse animale globale (le reste ce sont des animaux pour nous nourrir et on tue 3 milliards d’animaux par jour.)

Ces chiffres sont anxiogènes ? La situation – bien qu’entendue – est insupportable ? Pourquoi les rappeler ? Parce qu’il est essentiel, pour avancer sur les solutions, que les faits soient acceptés et digérés de manière commune. Le mal de ces dernières années – souhaité par quelques – uns – fut de créer une attitude attentiste. 

Dans cette interview passionnante avec Eva Macaigne, Directrice des Programmes chez MoHo, Fabrice Bonnifet revient sur ces faits et sur les solutions encore possibles. L’une d’entre elles appartient aux entreprises qui doivent être contributives. En synthèse voici ce qui les guident : 

Ces entreprises, nos entreprises doivent : 

1/ Accepter le fait scientifique

Donc accepter l’idée de limites planétaires (et accepter d’être net 0). Le développement des entreprises et leurs objectifs partent alors des limites planétaires, donc s’inscrivent dans une contrainte. L’objectif est ensuite d’imaginer une innovation utile. La vision commune est de se diriger vers une économie d’usage, une économie de fonctionnalité et une économie de partage. 

2/ Poser leur raison d’être :

Est-ce que cela correspond à un besoin essentiel ? A défaut, une question – dure – doit permettre aux entreprises déjà créées de réaliser un pivot : qu’est qui irait mieux si mon entreprise n’existait pas ?  Qu’est ce qui irait mieux si mon entreprise apparaissait ? Là aussi, une vision commune doit être de contribuer au bien commun et à la restauration des écosystèmes.

3/ Imposer une comptabilité multi capital

C’est-à-dire accepter d’avoir 3 types de dettes : une dette financière, une dette du capital social, une dette environnementale car aujourd’hui (malheureusement) émettre du carbone ne coûte rien. 

4/ Ajuster leur système de management

Qui s’entend par tout ce qui va permettre à l’entreprise de se transformer. L’impératif est de réorienter le génie humain dans des innovations réellement utiles à la fois au client et au bien commun. Cela nécessite d’adopter des modèles de management basés sur l’entreprise libérée

Cet échange est riche d’enseignements et cette synthèse ne résume pas toutes les clefs proposées par Fabrice Bonnifet. Au sein de MoHo nous sommes convaincus par ce plaidoyer pour un nouveau modèle d’entreprises, nous sommes convaincus que les solutions émergeront si nous acceptons de sortir de nos habitudes de consommation de masse, de notre rapport au Vivant, de notre rapport de domination aux autres. L’une des clefs est l’idée de coalition large (qui s’apparente parfois encore à des formes de lobbying réunissant des intérêts privés communs) et réunissant des acteurs très différents. Pour les faire travailler ensemble, il faut aller plus loin sur les méthodes collaboratives et il faut impérativement aligner toute la chaîne de valeur sur un fait (scientifique) de départ.

C’est peut être l’étape la plus difficile. Partout dans l’actualité, on peut constater à quel point cette “union” sur le fait commun, qui doit devenir indiscutable, est encore loin et empêche aujourd’hui la collaboration. Peut être que cette époque est celle de la transition. Peut-être faut-il lui donner encore du temps. L’avons-nous ? 

Pour découvrir le programme Coalition Mobilité de MoHo 

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Lauréats MoHo4Young 2024

10 projets à suivre autour des enjeux environnementaux et sociétaux. 

Visuel de la charte MoHo, mettant en avant les 14 visages des 10 lauréats de la saison. Indiquant aussi le nom de leur projet.

Greta Thunberg, Camille Etienne, Alec Loorz, Boyan Slat, Simon Bernard… ces noms sont ceux d’une génération engagée sur les enjeux clés de transition. Ils font bouger les lignes, se mettent en risque et poursuivent leur rêves. Leurs actions créent des récits, ces récits provoquent des impulsions nouvelles, ces impulsions construisent des projets

En parallèle, toute une génération s’engage, ose et lance de nouveaux projets. Ils prennent la parole, exigent du sens, contribuent aux transformations et initient des actions concrètes sur le terrain. Souvent dans l’ombre, manquant parfois de pouvoir d’action, MoHo4Young s’engage – depuis 2020 – à soutenir et accompagner ces initiatives. 

18 lauréats ont déjà été soutenus et en 2024, c’est 10 nouveaux lauréats qui ont été retenus parmi plus de 80 candidatures. 

Ils ont entre 16 et 30 ans. Ils portent des projets engagés sur des thématiques variées (climat, éducation, biodiversité, inclusion, santé, mobilité, alimentation…). Leurs projets sont parfois naissants, parfois en développement. Dans tous les cas, il sont extraordinaires et participent à changer la donne :

Le prix coup de coeur du grand public :

  • La biodiv marine first avec : Follow Me Production.

Marie Laurence Cipriani s’implique chaque jour avec son projet associatif Follow Me Production, pour éveiller les consciences et préserver la biodiversité marine. Son projet explore, documente et partage la splendeur des océans en unissant science, art et engagement. Alors si vous aimez les tortues c’est LE projet à suivre !

Le prix des 2 anciens lauréats ré-accompagnés : 

  • La troupe de théâtre itinérante : Les Gaillardes.

Angèle, Ninon et Jeanne sont les fondatrices du projet « Les Gaillardes ». Un festival itinérant à vélo, à travers la Charente Maritime. Ce projet rime avec éco-responsabilité dans le spectacle vivant, accessibilité à la culture pour toutes et tous et promotion d’artistes émergents ! Alors répétez vos plus beaux vers et venez assister aux différentes représentations !

  • Le tour de France sportif pour lutter contre le harcèlement, les violences et l’obésité : Agir pour Devenir. 

Petit, Sylvain a subi une enfance difficile à cause des violences physiques et morales. S’en suivent obésité puis harcèlement pendant plusieurs années. Ainsi, il fait le tour de France pour sensibiliser sur le harcèlement scolaire, l’obésité et la promotion de l’activité physique dans les établissements scolaires. Bravo à lui pour son courage et sa volonté !

Les 7 lauréats élus par un comité mixte (mécènes, médias, jeunes et associations) :

  • Le ventilateur pour prématurés aux Philippines : Association Ngiti. 

Noemie est pédiatre aux urgences pédiatriques et a fondé en 2017 l’association Ngiti. Elle soutient l’éducation et la santé de jeunes enfants dans la ville de Bogo. Depuis sa création en 2017, elle a rénové 17 classes et financé l’achat de matériel scolaire. Elle a participé à la création du premier département de néonatologie dans l’hôpital public de Bogo, qui a vu le jour en 2022. Elle souhaite continuer de le développer en finançant l’achat d’un ventilateur mécanique pour la respiration des nouveaux nés.

  • La déambulation artistique pour le climat et la justice sociale : Le Collectif Minuit 12 et Le Bruit Qui Court.

Ces deux collectifs d’artistes et d’activistes se sont retrouvés pour créer une splendide déambulation artistique : La Magma. Une véritable expérimentation inédite alliant beauté et combat pour la justice sociale et le climat ! Si t’es comme nous et que tu aimes avoir des paillettes dans les yeux, participe au festival du dimanche 26 mai 2024 à l’Académie du climat ! 

  • La Coloc Solidaire et intergénérationnelle : Inser’Gener’action. 

Marine a décidé de créer l’association Inser’Gener’action avec sa soeur pour promouvoir un habitat inclusif, partagé et intergénérationnel. La Coloc Solidaire, située à Elbeuf, est un espace qui abrite des espaces communs, des espaces individuels, une salle d’activité et un extérieur. Ce projet permettra de créer du lien entre les personnes et de favoriser leur échange, leur apprentissage et leur partage.

  • TORO, l’outil numérique inclusif : Association Ttan’ora.

Un projet qui vise la création d’une plateforme à destination des lycéens, mais aussi des équipes pédagogiques afin de faciliter la transition vers le monde universitaire. Cet outil centralise des fiches et des conseils pour  un accès équitable aux informations liées à l’orientation qui sont essentielles pour la réussite de chacun. Il permet de faire du numérique un outil inclusif qui aide les jeunes de Madagascar à réaliser leur rêves malgré les défis qui les entourent ! 

  • Reforestation en Amazonie avec les Huni Kui : Association Jiboiana.

Léo a créé avec sa compagne Laeticia l’association Jiboiana, qui lutte avec les peuples autochtones d’Amazonie pour la préservation de la nature, mais aussi le soutien aux communautés qui le protègent. Leurs projets sont variés et ont à la fois une portée écologique et sociale : plantation d’arbres, construction de puits d’eau potable, soutien aux femmes artisanes, aide humanitaire… Un projet incroyable qui émane des communautés elles-mêmes !

  • Nordwest Park, le média sportif : Nordwest Studio.

Charles porte le projet Nordwest Park. Un média sportif qui veut traiter de sujets impactants. Grâce à ce média Charles souhaite explorer des sujets de sociétés à travers le prisme du sport, en produisant des documentaires engagés et inspirants. Le premier film “ Dans nos crampons” est déjà disponible ! N’hésite pas à aller voir sur Youtube sur la chaîne Nordwest park , ça vaut le détour !

  • Osons les sciences, le programme de sensibilisation aux sciences : Cap au Nord.

Clémence Le Penher, la benjamine de la saison, a 16 ans et depuis qu’elle a rencontré le glaciologue Luc Moreau, lors d’une expédition, elle rêve de faire ce métier ! Son projet « Osons les sciences » est un programme de sensibilisation aux sciences et à la nature au sein des établissements scolaires. Présent dans 6 régions françaises, ce projet a pour but d’accélérer la transition grâce à la science, en la rendant accessible à tous !

Bravo encore à tous les candidats et candidates ! 

Tu as envie d’aider un de ces lauréats par le biais de tes compétences ? Deviens mentor bénévole : https://lnkd.in/e6rxHBf8

> MoHo4Young késako ? 

Porté par MoHo et son fonds de dotation, MoHo4Young lance chaque année, un appel à projets national. Pour soutenir et accompagner les projets associatifs engagés des moins de 30 ans. Soutien financier, humain, médiatique : nous leur donnons les pouvoirs d’agir !

Merci à Socaps fund, les Cahiers Oxford, SNCF Voyageurs, Pimpant, et merci à On est prêt, makesense, alba., Diversidays, Les Déterminés, Article 1, Citizens, Les copains du monde

Merci au soutien média de Usbek et RicaOuest FranceSud Ouest, l’ADNSoGoodReporters d’Espoirs, Arte.

Pour soutenir le programme, contactez : anna@moho.co

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Sophie Robert Velut : « Collaborer avec ses concurrents »

C’est quoi l’entreprise à visée générative ? Une entreprise dont l’impact n’est pas seulement neutre mais dont l’activité contribue à la revalorisation de la biodiversité.
Cela passe également par un changement de modèle, changer de paradigme et coopérer avec d’autres acteurs dont le monde académique, les citoyens mais aussi avec ses propres concurrents.

Sophie Robert Velut au MoHoImpactClub

En mars 2024, Sophie Robert Velut, directrice générale des activités Laboratoires Expanscience, est venue partager aux membres du MoHo Impact Club, sa vision sur la force de la coopération entre concurrents pour embarquer collectivement dans le changement.

Son approche va bien au-delà de la simple collaboration occasionnelle. Elle incite à une véritable transformation des mentalités et des pratiques, en mettant l’accent sur l’importance de travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs.

Elle a rappelé une conviction qui fait tout l’ADN de MoHo : dans un monde où les défis sont de plus en plus complexes, la coopération devient un impératif pour se développer et créer de l’impact positif.

Quelques clefs à retenir : 

3 impératifs que se donne Expanscience dans la réflexion et le lancement de produits : 

  • Avant de lancer un produit se poser la question s’il est utile et essentiel.
  • Imaginer des produits qui puissent utiliser en priorité la ressource locale.  
  • Privilégier les logiques de réparation.

4 leviers du changement pour les entreprises : 

  • Partager une même conviction : que les entreprises ne détruisent pas notre futur. 
  • Se poser la question qui fâche : si mon entreprise disparait cela va t’il y avoir un impact ? Souvent non et la clef est donc d’aller chercher son utilité.
  • Monitorer avec les bonnes données : être capable de changer les référentiels pour savoir quoi mesurer. (compatibilité en triple capital)
  • Se poser la question sur le management et le leadership que vous souhaitez incarner : un leader dans un monde à plus 3 degrés doit être capable de questionner des évidences, accepter le changement de paradigme (celébrer aussi et se construire sur les échecs), créer de la transparence et s’appuyer sur ses lieutenants pour avancer. 

Merci pour le clin d’oeil à MoHo « un lieu qui va nous aider à affronter le futur. Un lieu où les gens se rencontrent, réfléchissent à leur avenir, à leur ancrage territorial, cherchent des coopérations sans avoir essentiellement un but précis car parfois il ne faut pas de but précis pour trouver la meilleure coopération possible »

Rendez-vous sur notre chaîne youtube pour (re)visionner la conférence en entier :

Ou sur Spotify :

Cet évènement était proposé par le MoHo Impact Club, pour plus d’information sur le club pierre@moho.co

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Inventer la ville Vivante de demain ? Rejoignez les actions en cours sur tout le territoire !

D’ici 2050, la France pourrait connaître des pics extrêmes de températures allant jusqu’à 55°C.

Une des solutions pour que nos villes s’adaptent à ces changements extrêmes est la renaturation de l’espace urbain et le fait de les ré-imaginer en s’inspirant du biomimétisme. Dans ce futur,  la nature reprend la main sur le tout béton, la biodiversité se développe, l’eau de nos rivières est propre et partagée et il fait bon vivre en collectif…

Une utopie ? En tout cas un objectif qu’il est essentiel de construire et qui ne pourra qu’améliorer et rendre résilient nos espaces urbains. 

Pour y parvenir, il faut imaginer une approche pluridisciplinaire, coopérative où nous acceptons de repenser nos villes en nous inspirant du Vivant lui-même ; de ses procédés biologiques et des services écosystémiques que la nature a développés au fil des millénaires, pour s’adapter et prospérer dans son environnement.

En 2024, MoHo, makesense et Ceebios s’associent pour lancer « Villes & Vivant ». Un tour de France ambitieux visant à explorer les possibilités offertes par la renaturation de nos modèles urbains et le biomimétisme pour rendre nos villes plus résilientes, vivables et désirables.

Ce programme lancé à Caen le 14 mars 2024 par l’intervention inaugurale du Professeur Gilles Boeuf s’est ensuite rythmé par plusieurs séquences. Une nouvelle conférence à Paris le 19 mars à la Gaîté Lyrique « Dépasser l’anthropocène » avec Jean Pierre Goux et Pierre Gilbert, un créathon à Caen le 4 avril, un second à Bordeaux le 10 avril et une journée de formation-action sur Paris le 25 avril. 

Plus de 150 jeunes talents de moins de 30 ans issus de formations différentes (urbanisme, biologie, ingénierie, projets associatifs, transition des territoires, ingénieur bâtiment, design, entrepreneuriat et innovation…), se sont réunis avec des mentors, des organisations publiques et privées pour développer des solutions concrètes, à des défis posés par nos partenaires, inspirées par le Vivant pour relever les défis urbains de demain.

De prochaines publications viendront illustrer ces avancées, quoi retenir déjà de ces actions ? 

Le Format : une séquence commune réunissant institutions publiques, fédérations, entreprises, académiques, étudiants, entreprises où sont exposés des problématiques concrètes et l’organisation d’ateliers de travail. Un des enjeux est de pouvoir solliciter les étudiants et trouver auprès d’eux de nouvelles inspirations grâce au biomimétisme.  C’est tout l’objet de ce programme élaboré en partenariat avec plusieurs écoles et où on retrouve des mentors et des experts de ces enjeux. 

A Caen d’abord, puis à Bordeaux ensuite, c’est donc plus de 150 étudiants qui ont collaboré sur des problématiques proposées dont : 

  • Comment capter, stocker et redistribuer l’eau,  tout au long de l’année et en s’adaptant aux périodes de sécheresse et de crue ? Comment l’eau sert au plus grand nombre d’usages tout en préservant la ressource et la biodiversité ? 
  • Comment concevoir un système de gestion de l’eau pour les jardins partagés et les cultures maraîchères tout en favorisant la durabilité et la résilience des systèmes agricoles ? 
  • Comment concevoir un système pour promouvoir la pratique sportive en milieu urbain, en intégrant des parcours à travers des îlots de fraîcheur et des solutions de lutte contre la pollution de l’air ? 
  • Comment adapter nos bâtiments d’aujourd’hui aux changements climatiques, tout en explorant des solutions de valorisation des biomatériaux et d’intégration harmonieuse avec leur environnement ?
  • Comment s’inspirer des stratégies de cohabitation et de partage de l’espace observées dans les écosystèmes naturels pour concevoir des solutions innovantes de partage de la voirie (voiture, tram, vélo etc..), favorisant la mobilité durable, la sécurité des usagers et la convivialité ?
  • Comment ré-aménager nos villes pour bien y vivre dans un contexte de réchauffement climatique ? 
  • Comment assurer une bonne santé des sols (trame brune) en ville ? 
  • Comment concevoir nos villes pour y intégrer le développement de la biodiversité (faune et flore sauvage urbaine) ?
  • Comment repenser une zone artificialisée pour créer une trame verte et brune, améliorer la santé du sol pollué et suggérer les plantes locales à intégrer ? 

Pour aller plus loin

Nous mettons à disposition plusieurs ressources possibles dont l’intervention du professeur Gilles Boeuf (début de la conférence à 15:12), les échanges sur l’Anthropocène avec Jean Pierre Goux et Pierre Gilbert (Début de la conférence à 12.23) mais également de nombreux articles sur la plateforme chiche .

Les synthèses de ces actions seront publiées sur le blog de MoHo et sur la plateforme Chiche. Mais chaque problématique peut déjà être alimentée par de nouvelles ressources, publications, propositions.

Rejoindre Villes et Vivant en tant que contributeur, organisation, lieu…

Ces séquences sont une première étape et nous imaginons déjà d’autres formats sur de nouveaux territoires. Vous êtes une École, une Entreprise, une organisation publique mais aussi citoyen, expert ou passionné par ces enjeux et vous souhaitez rejoindre et participez au programme, n’hésitez pas à nous solliciter via ce formulaire !

Merci aux mentors et jury du programme Villes et Vivant : 

Pour Caen : 

Cécile Le Naour (Harmonie Mutuelle), Peggy Marchaland (Ville de Caen) ; Romaric Courtier-Arnoux et Alain Sirlin (Cerema), Benjamin Duprey (Normandie Attractivité) Antoine Lamache (FRTP), Benoit Lemennais (Région Normandie), Géraldine Rouland (Eaux du bassin caennais), Anaïs Connan (Normandie Attractivité), Alice Guilloux (Aucame), Benoit Marsal (Cerema) et Nicolas Joyau (Eaux du bassin caennais), Anaïs Connan (Normandie Attractivité), Alice Guilloux, (Aucame), Benoit Marsal (Cerema) et Nicolas Joyau (Eaux du bassin caennais).

Pour Bordeaux :

Gorka Oyarzun (Agence de l’eau Adour Garonne), Virginie Mejri (Bordeaux Métropole), Maider Lassus Olassagasti (Région Nouvelle Aquitaine), Patrick Papadato (Bordeaux Métropole), Josiane Zambon (Bordeaux Métropole), Damien Leclerc (Darwin Evolution), Emeline Saez (Sud Ouest), Cécile Espinosa (Darwin Evolution).  

Et à nos partenaires :

Région Normandie, Région Nouvelle-Aquitaine, Région Île-de-France, Ville de Caen, agence de l’eau Adour-Garonne, SUEZ Eaux de Normandie, FRTP Normandie et Harmonie Mutuelle, Bordeaux Métropole, Le Wagon, DARWIN EVOLUTION, Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine, Sud Ouest

Et aux Ecoles :

Sciences Po Bordeaux, Institut d‘aménagement de tourisme et d’urbanisme, Kedge Business School, Université de Bordeaux, ESL Bordeaux School, E2SE, Builders, ISEN YNCREA, EM Normandie, Science Po Caen

Ce mouvement est le résultat de la coopération entre MoHo, makesense et Ceebios.

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Lauréat saison 2 : Into the tribes

Rassemblons-nous mais ne nous ressemblons pas” Edouard Glissant

L’asso en quelques mots(ho) : 

Il s’appelle Hugo Paul, et à seulement 24 ans, il a déjà eu mille vies et il est lauréat MoHo4Young. On t’explique ! 

Il suffit de voir son CV engagé pour comprendre qu’Hugo ne manque une occasion pour faire bouger les choses en s’engageant dans une diversité d’initiatives, qu’elles soient : 

On vous avait prévenu, Hugo n’est pas un petit joueur ! 

Mais il n’entend pas jouer en solitaire, loin de là… Il est même convaincu que “c’est à l’échelle des collectifs que nous pourrons mener les transformations sociétales et individuelles dont nous avons besoin”. 

Et ce n’est pas MoHo qui dira le contraire… 

Porté par cette ambition de mener une quête d’apprentissage collectif, Hugo a alors créé l’association Into The Tribes pour étudier l’art de faire communauté

Pendant 1 an, il a sillonné l’Europe en transport doux afin de s’immerger au sein de communautés diverses : 

  •  Une abbaye dans laquelle il va rester un mois pour découvrir la vie monastique.
  •  Le dernier peuple autochtone d’Europe : les Samis.
  • Une forest school pour s’immerger et découvrir des méthodes pédagogiques collectives.

Après avoir mené à bien ces différentes explorations Hugo s’est donné pour seule et unique mission : partager l’art de faire communauté pour répondre aux enjeux de demain ! 

Ses actions 

À partir de ses différentes explorations, Hugo travaille principalement sur la réalisation de conférences et d’interviews de pionniers inspirants au sein d’organisation pour diffuser l’art de faire communauté. Et on espère que ça en inspirera plus d’un !

Cet art, il l’a appris au sein des communautés apprenantes dans lesquelles il a décidé de s’immerger. 

Au cours de ses explorations, il a aussi mené des recherches ethnologiques sur l’environnement des apprenants, les dynamiques des apprentissages et la culture commune.

Mais les actions d’Hugo ne se résument pas qu’à des explorations aux quatre coins du monde ! Elles germent, portent leur fruit et lui ont permis de créer : 

  • Un guide pratique pour cultiver et développer sa communauté apprenante.
  • Une learning letter mensuelle, c’est comme une newsletter en gros, très utile pour découvrir les résultats de l’aventure et l’art de faire communauté. 

Petit plus : un livre est également en préparation…alors n’hésite pas à jeter un coup d’œil sur le site d’Into The Tribes !

MoHo4Young dans tout ça ? 

Malgré une motivation sans faille, il n’est pas toujours évident de mener de front des projets comme celui-là, encore moins quand les sujets qu’on prend à bras le corps sont aussi lourds, mentalement et physiquement, que les chaleurs qu’on annonce pour cette semaine.  

Savoir bien s’entourer c’est important ! Et c’est pas quelqu’un qui est convaincu que la solution réside dans le collectif qui vous dira le contraire. 

Ce qu’Hugo est venu chercher dans MoHo4Young c’est de la force, mais pas n’importe laquelle, celle du collectif

  • Rencontrer d’autres jeunes engagés, comme lui, tout aussi passionnés par les enjeux de transition et motivés à ne rien lâcher. Conseils, actus, good news, soutiens… la commu MoHo4Young c’est aussi ça. 
  • Échanger avec des experts, mentors qui l’ont aidé à monter en compétences, l’ont conseillé et guidé dans son aventure. 

Nous sommes fiers d’avoir pu apporter notre petite pierre à l’édifice en aidant Hugo, surtout dans un projet qui croit dur comme fer en l’importance des collectifs pour accélérer la transition vers un monde plus désirable !

Le tips d’Hugo : 

Essayons au maximum de partager ses galères avec ses pairs !

Personne n’est parfait et ça on ne peut pas nous le reprocher. Alors lorsque l’on rencontre des porteurs de projet, pas de pression ! On peut facilement être tenté de faire croire que tout va bien, que notre projet est 100% une réussite. Pourtant, ce n’est pas vrai, et ce n’est pas une honte !

Un projet qui n’a jamais vécu d’échecs, ça n’existe tout simplement pas ! Hugo le dit lui-même « c’est en acceptant de partager mes échecs que j’ai reçu les conseils les plus précieux et de l’aide parfois inattendue ».

Et pour le mot de la fin : S’il y a bien une chose qu’on doit retenir du projet d’Hugo c’est qu’il faut collaborer tous ensemble pour trouver des solutions, n’oublions pas que l’union fait la force !                                        

N’hésite pas à t’abonner à la newsletter d’Hugo, mais aussi à son compte Insta pour ne rien manquer de ses aventures trépidantes !

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Interview – Chercheuse Muriel Mercier-Bonin

Dans le cadre de notre initiative « Deplastify The Planet », MoHo vous propose de découvrir le portrait des 100 personnes clés qui comptent dans la lutte contre la pollution plastique. Chercheur, lobbyiste, activiste, entrepreneur, journaliste, politique, nous vous proposons de les rencontrer et de lire leur vision du sujet et des solutions pour éradiquer la pollution plastique.

Tu fais quoi dans la vie ?

Je suis directrice de recherche à INRAE au sein de l’unité de recherche Toxalim (Toulouse) qui s’intéresse à la toxicologie alimentaire : nous regardons en particulier l’impact des micro et des nanoplastiques sur la santé. Personnellement, je travaille sur la santé humaine, au niveau de la barrière intestinale, depuis 2018.

Sommes-nous (des) malades du plastique ?

D’abord, nous sommes dépendants du plastique en tant que consommateurs, au quotidien, sous toutes ses formes. Mais nous consommons du plastique aussi au sens propre. Est-ce que cela peut amener à des pathologies ? Peut-on être malade parce qu’on a consommé du plastique sous sa forme de micro ou nanoplastique ? C’est difficile à dire car c’est une science très récente, les premiers travaux sur la santé humaine datant de 2015. En l’espace de 8 ans, il y a eu une accélération des travaux pour essayer de voir s’il existe ou non un lien de causalité. Et à l’heure actuelle, il n’y a pas d’évaluation formelle du risque car on manque de données robustes. Mais ce qu’on sait, c’est qu’on retrouve des microplastiques dans les selles humaines par exemple. Une étude a aussi montré qu’on en retrouve plus dans les selles de certains patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin que chez les autres. Et on en retrouve dans d’autres organes : notre côlon, le foie de patients atteints de cirrhose, le placenta… Mais pour l’instant, ce sont simplement des observations.

3 chiffres à avoir en tête ? 

Il est déjà important de s’accorder sur la définition de ce qu’est un micro ou un nanoplastique. Un microplastique est une particule qui va avoir une taille comprise entre 1 micromètre et 5 millimètres. Pour le nanoplastique, il y a débat dans la communauté scientifique, avec un consensus qui tend à se dégager sur une taille maximum de 1 micromètre, contrairement aux nanomatériaux d’une manière générale qui doivent être inférieurs à 100 nanomètres.

Je voudrais aussi mettre en lumière ces fameux 5 grammes de plastique qu’on serait habitués à consommer par semaine, l’équivalent d’une carte de crédit, avec une très forte médiatisation autour de cet exemple. Il y a eu un complément ultérieur de l’équipe dans son article scientifique qui précisait que c’est plutôt compris entre 0,1 et 5 grammes, tout dépend des scénarios d’exposition. Et une nouvelle étude nous dit plutôt… qu’il faudrait 23 000 ans pour consommer cette carte de crédit ! La preuve est qu’il n’y a pas de consensus clair sur les données réelles d’exposition, contrairement à d’autres contaminants, car il y a des incertitudes sur les méthodes de détection. 

Enfin, un dernier chiffre concernant le dynamisme de la recherche : en 2020, cinq projets européens sur l’impact des micro et nanoplastiques sur la santé humaine ont été financés (AURORA, Imptox, PLASTICHEAL, PlasticsFatE, POLYRISK).

Qu’est-ce qui ferait vraiment bouger les lignes ?

Il faut décloisonner la recherche car souvent, elle se fait en silos disciplinaires. Par exemple, les chimistes vont travailler sur la synthèse et la détection, et il y a des verrous à lever car pour détecter un micro ou un nanoplastique dans des cellules humaines, ce n’est pas pareil que dans de l’eau. Il faut donc travailler main dans la main avec des biologistes, des toxicologues, etc. Dans la réalité, c’est très difficile parce que les communautés ne se connaissent pas forcément, elles n’utilisent pas la même sémantique, etc.

On ne peut pas non plus faire bouger les lignes en se coupant du monde politique et des acteurs socio-économiques. Il faut trouver l’espace pour co-construire la réponse à ces questions. Par exemple, je porte à INRAE un projet qui s’appelle PlastIC, IC comme “Intelligence Collective”. Le but est de mettre autour de la table l’ensemble des parties prenantes qui s’intéressent aux problématiques de l’impact des micro et nanoplastiques sur la santé humaine. 

Il y a aussi une expertise collective menée par INRAE et le CNRS dans l’objectif de rassembler l’état des connaissances scientifiques sur l’usage des plastiques en agriculture et pour l’alimentation. Le but est d’essayer d’éclairer le débat public et avoir un meilleur ancrage de notre point de vue en tant que scientifique sur ces questions. On aborde toutes les facettes de l’usage, du post-usage, de l’impact de ces plastiques dans une dimension historique, sociétale, économique… Comment en est-on arrivés à ce système ? Quelles sont les réglementations associées, les leviers d’action ? 

Comment agis-tu dans ta vie au quotidien ? 

J’agis en tant que consommatrice citoyenne, mais aussi en tant que chercheuse. Déjà, dans le laboratoire, tous les consommables sont en plastique ! Et quand on travaille sur de telles thématiques, on peut contaminer nos expérimentations par nos propres contenants. Donc on essaie d’utiliser le plus de verre possible, de filtrer les solutions pour retenir les particules de plastique, etc., pour maîtriser au maximum la contamination. Certains collègues vont avoir des salles spécifiques, ou travailler sous hotte. Au quotidien, c’est une vraie question : comment concilier le fait de travailler sur les plastiques en ayant un environnement plastique à toutes les étapes ? Car tous les avantages du plastique dans la vie quotidienne sont les mêmes pour les chercheurs !


Ensuite, dans la vie quotidienne, ce n’est pas si simple. Pendant le Covid par exemple, c’était une valeur refuge via les masques notamment, qui émettent aussi des microplastiques ! Donc nous avons une relation un peu ambivalente avec ce matériau. Personnellement, j’agis en essayant d’avoir des contenants en verre, moins d’achats compulsifs de “fast fashion”, etc. Et puis on agit par des gestes mais aussi par une prise de conscience : j’essaye de sensibiliser, de discuter avec les consommateurs, les citoyens, et de témoigner de nos travaux. L’action au quotidien passe aussi par l’interaction.

Le premier objet du quotidien en plastique dont on peut se débarrasser ? 

La bouteille, même si ce n’est pas très original. J’ai ma gourde, et c’est vraiment bien rentré dans les mœurs. Et puis je ne mange pas à la cantine donc je viens avec mes propres aliments dans des contenants sans plastique. 

Un peu d’espoir ?

Les choses bougent, dans le but justement de travailler plus en interdisciplinaire, avec des politiques ancrées dans la société en comprenant les enjeux économiques, sociaux, politiques. L’espoir est autour de ce décloisonnement des communautés scientifiques. Maintenant, nous sommes dans le concept de “One Health”, une seule santé, c’est-à-dire que la santé humaine ne peut pas être découplée de celle de la planète, des animaux, de la santé environnementale, etc. Ça montre bien que le fait de travailler ensemble au niveau scientifique nous permet d’appréhender le système dans sa globalité, et pour moi, c’est un enjeu autant qu’un espoir. 

Un message pour nos décideurs ?

Je voudrais dire merci : ainsi, nous avons invités à apporter notre expertise à l’Assemblée nationale, au Sénat, lors d’auditions parlementaires. Certains de nos travaux sont financés par des commanditaires ministériels, donc ils nous donnent la possibilité de travailler sur ces sujets pour contribuer au débat public. Mais ce n’est pas fini, il faut qu’ils continuent. Il y a par exemple les négociations sur le traité mondial pour la fin de la pollution plastique avec un réel espace pour nous, les scientifiques, afin de pouvoir porter des messages solides, étayés. Des collègues étaient à Nairobi pour aider aux échanges. Donc je dirais : merci, et on continue.

Et pour la jeunesse ? 

La jeunesse, pour moi, ce sont aussi les jeunes chercheurs, les doctorants, les post-doctorants, les jeunes pousses, celles et ceux qui vont faire la recherche de demain. Il y a de plus en plus de jeunes qui travaillent sur ces thématiques, avec des idées pour faire bouger les lignes et l’envie d’apprendre de nouvelles choses. Il faut continuer de nous nourrir de cette énergie.

Pour nos enfants ou petits-enfants, je leur dirais que j’ai confiance, malgré une certaine ambivalence : d’un côté, les jeunes consomment beaucoup et d’un autre, ils souhaitent moins consommer. Ils veulent faire bouger les lignes et j’encourage cet élan, cette envie… ils sont sur le bon chemin. 

Une info surprenante à nous partager ?

Nous sommes allés avec mes collègues témoigner dans un congrès d’intelligence collective, et il y a très peu de scientifiques qui font cela. Le but était de nous nourrir de valeurs de coopération, d’entraide, de fertilisation croisée, d’effet multiplicateur… Il faut créer des ponts, on a tout à gagner à s’inspirer des uns et des autres dans un monde souvent un peu trop autocentré.

Comment je peux en savoir plus ?

Je vous invite à vous intéresser aux négociations actuellement en cours pour le Traité international devant mettre fin à la pollution plastique, car même s’il y a quelques mois le round de négociations était à Paris, peu de gens sont au courant. Donc regardez, renseignez-vous, car ça va impacter notre monde d’aujourd’hui et de demain. Et les négociations ne sont pas faciles, notamment avec les lobbies. 

Ton panthéon des personnalités incontournables du plastique ?

Je crois surtout à la valeur et la place à l’intelligence collective d’un groupe, différent mais complémentaire, donc je voudrais simplement citer Robert Dilts, qui est intervenu justement lors de la rencontre sur l’intelligence collective. Et il a dit une phrase qui a beaucoup fait écho à ce que je pense : “Things happen when we share our visions”. Ces valeurs, je les cultive dans mes activités de recherche.

L’une de nos doctorantes l’année dernière, Elora Fournier, a travaillé avec notre laboratoire, Toxalim, et l’unité MEDIS de Clermont-Vermont, avec deux collègues Lucie Etienne-Mesmin et Stéphanie Blanquet-Diot sur l’impact des microplastiques sur l’écosystème digestif humain (Fate of microplastics in human digestive in vitro environment and study of the dialogue between epithelium, microbiota and mucus). Au début de nos recherches, il n’y avait que des travaux sur des modèles animaux, mais aucun sur un « vrai » microbiote humain. Pour la première fois, on a mis en contact dans des modèles in vitro – c’est-à-dire que nous avons reproduit un côlon artificiel – avec des selles humaines. Nous avons choisi quatre volontaires et on a regardé l’impact de ces microplastiques sur leur microbiote : qu’est-ce que ça change dans sa composition, son activité métabolique, etc. Et nous avons vu notamment l’émergence de bactéries qui peuvent devenir pathogènes dans certaines conditions. 

Puis nous avons fait la même chose avec des enfants : on a développé un digesteur artificiel qui reproduit la physiologie d’un enfant entre 6 mois et 3 ans, et nous y avons intégré des selles. Nous avons remarqué que les signatures microbiennes étaient parfois impactées d’une manière similaire entre l’adulte et l’enfant, alors que d’autres étaient plus spécifiques. Vous pouvez découvrir les résultats de ces travaux dans plusieurs publications : ici, ici, ou encore et

En 2050, ce sera comment ?

Quand nous avions réfléchi lors du montage d’un projet européen sur cette thématique, nous avions justement imaginé comment il pourrait aller jusqu’en 2050e. Pour cela, nous avons fait une fresque, car un projet, c’est un voyage. Et en 2050, à l’arrivée, c’est un monde sans plastique à foison, donc du plastique avec raison(s) – au singulier et au pluriel. C’est ainsi que j’aimerais que ce voyage se termine. Et sur le chemin, dans ma valise, je mettrais ma curiosité, ma confiance en l’humain malgré tout ce qu’on voit aujourd’hui, mes valeurs, le réseau que j’ai construit en tant que scientifique, et l’énergie, la mienne mais aussi celle du groupe. Et pour finir, je mettrai ma gourde, bien sûr.

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Lauréat saison 2 : EcoYako 

“Il est temps de mettre enfin le climat à la Une des médias !”.

L’asso en quelques mots(ho) : 

Elle s’appelle EcoYako, enfin Marina pour les intimes et elle a créé en 2019 le média EcoYako (mais il ne s’appelait pas comme ça à l’époque, bref on s’égare). 

Et si voulait tout savoir cette idée lui est venue lors d’un semestre sur le campus de l’ESCP à Berlin avec ses colocs de l’époque (vive l’intelligence collective).

Avec pour seule et unique mission : “convaincre les sepiens berlinois qu’être écolo c’est pas si compliqué !” 

Easy sur le papier, plus difficile en pratique. Mais bon on dit que le plus compliqué c’est de s’y atteler, alors elle s’est lancée deux objectifs, ce média servira à : 

  1. Montrer des gestes simples du quotidien à mettre en place pour réduire son impact environnemental. Exemple : adopter une consommation locale et de saison, boycotter la fastfashion, partager ses adresses de friperies, ses créateurs préférés, faire ses produits de beauté et d’entretien maison.
  2. Informer sur les enjeux environnementaux et décrypter les actus, bonnes comme mauvaises ! 

À travers média indépendants, qui se matérialise par un compte Instagram, Marina analyse l’actualité environnementale décrypte les grands enjeux environnementaux, met en avant des projets d’entrepreneurs à impact et partage des astuces écologiques pour agir concrètement au quotidien

Pour résumer, cette page insta c’est un peu un annuaire des pratiques écolo à mettre en place pour réduire son impact sur mère nature !

Ses actions 

Tu t’inquiètes par rapport à la crise écologique que nous traversons ? Tu aimerais agir mais tu ne sais pas comment faire ? 

NO PANIC ! Ton partner in green est là pour t’accompagner à travers un compte insta et une newsletter engagés. 

Au menu, des décryptages de l’actualité et de sujets de fonds, des partages de bons plans et d’évènements engagés et des pistes concrètes pour passer à l’action à l’échelle individuelle et collective. 

Abonne-toi à son compte insta et à sa newsletter pour ne rien manquer de l’actualité écolo !

MoHo4Young dans tout ça ? 

Quand on scroll la page Insta, on se demande ce qu’on pourrait bien leur apporter. Marina a postulé à MoHo4Young pour le lancement de sa newsletter, mais pas que… 

On ne le répète que trop peu, mais des jeunes gens ultra motivés comme Marina qui montent des projets en solidaire pour répondre à des besoins urgents et nécessaires, il y en a quelques uns. Mais si on ne les aide pas rapidement un minimum, cette espèce sera probablement bientôt en voie d’extinction. 

Les aider à monter en compétence, fournir des espaces, organiser des temps de rencontre, apporter du soutien financier et médiatique, voilà comment MoHo4Young a aidé Marina et les 9 autres lauréats à garder la tête hors de l’eau. 

Ce qu’on retient

Personne n’est là pour shame personne. C’est bien évidemment normal de ne pas être parfait. L’important c’est d’essayer pas à pas, de comprendre, d’apprendre, de repenser son mode de consommation, son rapport au Vivant et d’entraîner les autres dans la danse. 

Et bien-sûr c’est de bien se renseigner sur l’actualité pour partager l’info et éduquer et ça peut commencer en suivant EcoYako ! 

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Article écrit par Anna Mojzesz, responsable communication du MoHo et directrice du programme MoHo4Young.

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Lauréat saison 2 : L’ENRJ Tour 

“On donne l’occasion aux gens de faire peu, mais au moins, de ne pas mal faire et de ne pas s’inscrire dans un système qui ne respecte pas le vivant”.

L’asso en quelques mots(ho) : 

“Incubateur d’engagement”, telle est la devise de l’asso le Relais Jeunes, qui incite des jeunes de 18 à 30 ans, à se rassembler pour parcourir la France à vélo afin de militer pour le dérèglement climatique, la justice sociale, et la démocratie.

Né en 2022 à la suite d’un projet académique par des étudiants de Sciences-Po, le relais jeunes vise à organiser, chaque année, un périple sportif, collectif et engagé ! 

Et pour remplacer la pancarte en carton, ces jeunes activistes bourrés de panache ont décidé de manifester en bicyclette. Une mobilisation itinérante et collective ! 

Ses actions 

En 2023, l’association a fait de l’énergie son maillot jaune en créant le projet “l’ENRJ Tour”. 

C’est parti pour pédaler sur 1443 km à vélo de Bruxelles à Toulouse. 

Un chiffre loin d’être anodin puisqu’il représente la longueur de la pipeline du projet EACOP en Ouganda et Tanzanie qui aura des impacts environnementaux et sociaux significatifs. 

Une échappée ambitieuse de deux mois, dans pas moins de 14 villes-étapes. 

Mais ce n’est pas tout, ils en ont gardé sous la pédale, car l’objectif de ce périple est de rencontrer élus locaux afin de les mobiliser sur un traité international mais aussi des élèves afin de les sensibiliser aux enjeux climatiques. 

Une itinérance ponctuée de multiples actions et porteuse de sens pour les jeunes qui s’engagent dans l’aventure.  

MoHo4Young dans tout ça ? 

Bien-sûr, qui dit projet collectif engagé, sous entend “MoHo”. Je vous l’accorde, ça ne rime pas, mais au moins ça fait sens. 

Le relais jeunes a donc postulé à la saison 2 de MoHo4Young avec le projet “l’ENRJ Tour”. Et sans grande surprise, ils ont remporté cette étape. 

Parce qu’on va se l’avouer, ils sont bien loin de pédaler dans la choucroute ces gaillards là, si tu vois ce qu’on veut dire. 

Ce qu’on retient

Prenons le temps de comprendre, rencontrer, réfléchir collectivement, changer notre rapport au Vivant, à la vie, reconnectons nous à ce qui nous entoure et surtout entourons nous bien!

Ce n’était qu’une étape du relais jeunes, suivez les en 2024 autour d’une toute nouvelle thématique. Petit indice : c’est une ressource essentielle à notre survie. 

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