Lauréat saison 1 – Destination finale

Le lien entre les générations est le fil d’or qui tisse la trame de notre société, reliant l’expérience du passé à l’espoir du futur – Margaret Mead

C’est l’histoire d’un projet mené par l’AFEV pour créer du lien, donner de l’espoir, se rassembler en collectif, apprendre, se réunir.

L’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville) est une organisation française à but non lucratif fondée en 1991. Son objectif principal est de favoriser l’engagement des étudiants dans des actions solidaires et citoyennes, notamment en intervenant dans les quartiers populaires. 

Elle met en relation des étudiants volontaires avec des enfants et des adolescents issus de milieux défavorisés. Afin de les soutenir dans leur parcours éducatif et de favoriser leur épanouissement. 

Elle encourage également la participation active des jeunes bénévoles dans la vie associative. Renforçant ainsi le lien social et la solidarité au sein des quartiers. 

L’AFEV promeut ainsi une vision de l’engagement étudiant comme levier de transformation sociale, en contribuant à la lutte contre les inégalités et à la construction d’une société plus inclusive.

En 2022, L’AFEV a postulé à l’appel à projets MoHo4Young avec un tout nouveau projet nommé Destination finale.

Un court métrage participatif réunissant des habitants des quartiers prioritaires de tout âge pour un projet intergénérationnel commun.

“On part souvent du principe qu’on ne peut pas, qu’on n’y arrivera pas, qu’on ne peut pas le faire. On se met souvent des barrières. Mais ces barrières on peut les lever. Et un des moyens de les lever, c’est d’être bien accompagné. Ce projet n’aurait jamais pu voir le jour sans le soutien de MoHo4Young” déclare Pierre Jean, à l’initiative du projet. 

Ce court métrage a été diffusé de nombreuses fois dans des quartiers prioritaires normands pour réunir les habitants et les sensibiliser.

Les aînés, gardiens précieux de l’expérience, ont pu partager leurs récits, empreints de souvenirs et de sagesse et leurs savoirs. Les jeunes, porteurs d’une énergie débordante et de rêves insatiables, ont pu bénéficier des conseils éclairés des aînés. 

Ces derniers, à leur tour, ont été propulsés par la vitalité, l’optimisme et les esprits innovants des générations émergentes. 

Ensemble, ils forment une communauté unie, où le respect pour le passé s’allie à l’enthousiasme pour l’avenir.

Un exemple vivant de l’importance de connecter les générations pour bâtir un présent harmonieux et un avenir prometteur.

Merci à La Fondation SNCF, Socaps fund, les Cahiers Oxford, Pimpant, Asuwsih, Schoolab, HEP Education, l’EPSI, Raise, La Cantine. Label Expérience et merci à makesense, Ulule, alba., Diversidays, Les Déterminés, Positive Planet, Jam, Colori, Ligue des Jeunes Talents. Gonne Girls, La Croix Rouge, Le Mémorial de Caen, Keolis, Inco, Youth Forever, Beaux Arts Consulting. Startups for Kids, Conf Kids, Live for Good, Tricote un sourire, RaiseLab, Prof en poche, Reporters d’espoirs.

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Article écrit par Anna Mojzesz responsable communication du MoHo et directrice du programme MoHo4Young

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Lauréat saison 1- Velhome

La mobilité n’est pas simplement un mode de transport, c’est un mode de vie – Pico Iyer

C’est l’histoire de Paul Ravet et Octave Kleynjans, deux étudiants passionnés de vélo souhaitant favoriser la mobilité douce.

Paul cultive un réel amour pour l’objet et la mécanique, il aime s’émerveiller devant un beau vélo. Octave, lui, l’apprécie pour son aspect sportif et pratique. 

En 2021, suite à un vol de vélo à Lyon et aux enjeux environnementaux actuels, Paul et Octave se renseignent et dressent plusieurs constats

  1. le transport représente 1/3 des émissions françaises de gaz à effet de serre, devant le bâtiment, l’agriculture et l’industrie
  2. la voiture constitue l’un des principaux modes de transport au quotidien pour 72% des français
  3. plus de 3 millions de vélos seraient volés chaque année en Europe, dont entre 400 000 et 500 000 en France selon la FUB

Ces constats sont clairs, l’urgence de décarboner la mobilité nous impose de revoir nos pratiques. Les vols de vélo freinent la mobilité douce. 

Il n’est plus temps de s’indigner de la situation, mais bel et bien de passer à l’action. 

Ils décident d’agir en testant à court terme une solution collaborative. Selon eux, elle est la seule apte à restaurer la confiance des cyclistes envers leur stationnement.

Ils se questionnent : “Le moment où on se sent le plus en sécurité avec son vélo, c’est quand il est chez nous. Alors pourquoi ne pas reproduire ce sentiment de sécurité, mais chez d’autres personnes ?” 

C’est ainsi que l’idée d’offrir une “home” au vélo est née, d’où le nom : Velhome.

En 2021, Octave et Paul décident donc de créer l’association Velhome, une plateforme associative à but non lucratif qui permet aux cyclistes de garer leur vélo gratuitement et en sécurité chez des particuliers en France, Belgique et Suisse.

Cette application s’adresse à tous les cyclistes dans toutes sortes de situations :

  • Les cyclotouristes, le temps d’une visite ;
  • Les cyclistes occasionnels, pour des stationnements ponctuels en ville, le temps d’un achat, d’un rendez-vous, d’une sortie en ville… ;
  • Les cyclistes quotidiens pour des stationnements réguliers chez un voisin tous les soirs ou à proximité de son travail

Outre son engagement environnemental, il s’agit également de “créer de la discussion et du lien entre ceux qui partagent la mobilité douce qu’est le vélo” explique Paul Ravet.

Mais ils ne souhaitent pas s’arrêter là ! 

Fort du constat qu’il n’existait pas jusqu’ici de système, au niveau national, permettant aux cyclistes de voir précisément où ont lieu les vols de vélos.

Paul et Octave ont décidé de créer, en mars 2022, une carte nationale interactive des vélos volés. 

“On sait que seulement 7% des vélos volés en France sont retrouvés par leurs propriétaires. La nouvelle carte interactive Velhome a pour but d’aider les cyclistes à augmenter leurs chances de retrouver leur vélo volé. L’objectif est de créer une base de données vivante, un système de tracking beaucoup plus complet que ce qui existe aujourd’hui.” a déclaré Octave Kleynjans, co-fondateur Velhome.

La FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette) estime entre 400 000 et 500 000 le nombre de vélos volés en France, chaque année. Sachant que ces chiffres sont bien en dessous de la réalité puisque moins d’un quart des victimes ont porté plainte au commissariat ou à la gendarmerie. La grande majorité des vols ne sont donc pas déclarés.

Cette carte permettra ainsi de répertorier un plus grand nombre de vélos volés, et pas seulement ceux déclarés officiellement, et de laisser ainsi une trace de son vol. 

Les victimes de vols peuvent gratuitement rechercher un vélo volé, selon plusieurs critères tels que la zone géographique, la ville, la rue, la date du vol, la marque du vélo, sa couleur, son type, son numéro d’identification. 

Velhome a été cité parmi les « 10 meilleures applications pour mieux utiliser son vélo en ville » par Cleanrider.

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Lauréat saison 1, 2 & 3 – Les Gaillardes

L’art est une arme chargée de futur – André Breton

C’est l’histoire de 3 copines et d’une troupe de comédiens. 

En mai 2021, elles sont trois – Angèle, Jeanne et Ninon – à se rassembler autour de l’envie de monter un projet collectif et artistique en Charente-Maritime. En pleine crise COVID,  toutes trois venant de régions différentes, elles étaient à la recherche d’un point de départ.

C’est ici que née “Les gaillardes”. Une troupe de théâtre éco-responsable qui organise, chaque année, une itinérance à vélo, à travers la Charente-Maritime

Vélo-cyclistes au quotidien et ayant envie de s’engager dans une démarche éco-responsable, elles choisissent l’itinérance comme mode de création et de transport. Elles prennent le parti d’aller à la rencontre. Entourées des 9 artistes, d’un photographe et d’un illustrateur pour créer du lien entre les territoires, les habitant.e.s, les touristes, les programmations artistiques.  

Une fois le projet imaginé, c’est un gros début mais rien n’est fait. Il leur faut maintenant le soutien financier et humain – l’argent et les compétences – pour concrétiser un tel projet.

Les Gaillardes candidatent au premier appel à projets de MoHo4Young. 

Le verdict est tombé, 1 mois plus tard : elles sont retenues. 

MoHo4Young devient alors leur tout premier soutien et partenaire officiel. Leur permettant ainsi d’en développer d’autres pour lancer la première édition en juillet 2022. 

Résultat de la première édition : 2 communes, 2 lieux associatifs et 2 lieux non-théâtraux. Plus de 600 spectateur.ice.s et 20 cyclistes y ont participé. 6 voyages à vélo entre 26 et 37 kilomètres passant par des communes, des lieux du patrimoine, des points d’eau…

Mais le périple ne va pas s’arrêter là. 

Au vu du succès de cette première édition, elles veulent réitérer l’année prochaine et aussi les années qui suivront. 

Elles candidatent donc – de nouveau – à la seconde édition de l’appel à projets MoHo4Young. 

Nous nous interrogeons donc sur la possibilité pour les lauréats de re-candidater à nouveau. Finalement, nous actons : tous les lauréats des saisons précédentes pourront re-candidater. Chaque année, le comité de sélection (composé des mécènes, de parents et d’enfants) pourra choisir 2 lauréats que nous accompagnerons à nouveau.  

Et comme quoi ce projet a de la suite. 

Les Gaillardes sont à nouveau élus pour la saison 2 de l’appel à projet.

En août 2023, c’est une troupe de 22 personnes parcourant 277 km en 10 jours à travers le Nord de la Charente-Maritime. Plus de 800 spectateurs se sont joints à l’aventure des 9 représentations d’un procès poétique et musical, des 2 visites théâtralisées et des 8 ateliers de 3 types différents.

Lors de ce dernier festival, elles proposent une plongée dans un univers absurde et dystopique peu éloigné du nôtre. Un spectacle sous forme de procès dans lequel, les acteur.rice.s cherchent les responsables du retrait de la mer en Charente-Maritime. Vidé de son eau, le département a dans le même temps perdu son nom et est redevenu la Charente-inférieure.

Un spectacle proposant un regard artistique, dénué de morale, autour des problématiques environnementales actuelles, faisant appel à des légendes locales (Mélusine, les ganipotes…), à des personnages historiques qui ont marqué la région (Pierre Loti, Jeanne d’Arc…) ou encore à un bourreau en grève, un procureur mélomane, un greffier agent double, une tavernière danseuse et un « band américain ». 

Appelé à la barre pour témoigner, accusateur ou accusé, ces légendes charentaises renaissent de leurs cendres et mettent tout en œuvre faire revenir la mer et sa puissance poétique afin de rendre son nom et son éclat à la Charente-Maritime. Les spectateur.ices sont invité.e.s à être des témoins actif.ve.s de ce procès. 

Un très beau projet artistique se structurant autour de l’accessibilité à la culture, de l’éco-responsabilité du spectacle vivant et de la promotion d’artistes émergents.

Nous avons été le premier soutien, quand certains n’y croyaient pas. Nous continuons de les soutenir. 

De très belles initiatives comme celle des gaillardes existent mais manquent malheureusement de financement, de compétences, de réseau pour les concrétiser. Les jeunes ne demandent qu’à agir mais n’ont pas tous les pouvoirs. Sans ces clés indispensables, ils ne pourront pas y arriver ! 

Aidez- nous à leur donner la main et le crayon pour qu’ils dessinent l’avenir en lui donnant une dynamique positive. 

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Lauréat saison 1 & 2 – Cap au nord 

À chaque pas, un peu de moi se mêle à la Terre. À chaque pas, la Terre me donne un peu d’elle. Aucun pas n’est vain, tout a un sens – Sarah Marquis

Une reconnexion entre l’école et la nature.

C’est l’histoire de jeunes ambassadeurs du climat âgés de 10 à 15 ans.

Ce projet, c’est avant tout une grande aventure humaine et scientifique visant à sensibiliser au dérèglement climatique qui s’inscrit dans le service d’un groupe d’acteurs : enseignants, acteurs sociaux, voyageurs et chercheurs. 

L’idée du projet est partie d’une prise de conscience que quelque chose se joue et qu’il faut enquêter sur le terrain et se faire sa propre idée. Avec comme mission la découverte de sa vraie nature, au sein de la nature.

Parrainé par l’aventurier Nicolas Vanier et Yann Arthus-Bertrand, ce projet ambitionne d’écouter ce que la terre et les enfants nous réclament pour l’avenir du genre humain.

Le projet Cap au Nord a été fondé par Philippe Nicolas, enseignant chercheur en sciences d’éducation à l’environnement. C’est un projet pédagogique à l’échelle nationale placé sous le haut patronage du ministère de la Transition écologique.

C’est en vue d’une expédition polaire en Islande pour constater sur le terrain des conséquences du réchauffement climatique que 15 ambassadeurs de 10 à 15 ans ont postulé au premier appel à projets MoHo4Young. 

En semi-autonomie et encadrés par une équipe de professionnels enseignants, chercheurs et explorateurs, ces jeunes ambassadeurs, répartis en différents pôles, ont pour objectif de récolter des données scientifiques autour de 4 thématiques :

  • La volcanologie
  • L’océanographie
  • La biologie marine
  • La glaciologie 

Ces données, pour certaines inédites, ont été présentées à l’ONU par les ambassadeurs et sont aujourd’hui exploitées par des scientifiques français.

Je pratique la voile à l’année et je suis ravie d’étudier l’incidence du réchauffement climatique sur les océans.
Elisa Delahaye-Franberg – spécialiste de l’océanographie @ 14 ans

MoHo4Young a été un des premiers soutiens du projet. Et a permis à Cap au nord de se doter d’un drone équipé d’une caméra thermique afin de faire des relevés photographiques et des images.

En effet, la volcanologie est un domaine qui ne peut pas être étudié sur le volcan. Car il est en éruption en Islande. 

Ainsi qu’une caméra GOPRO, pour les sorties en Kayak de mer afin de photographier les baleines. (car les baleines sont cataloguées grâce aux nageoires caudales). 

En vue d’une prochaine expédition scientifique de 12 jours au Groenland en 2024, Cap au Nord a postulé à la saison 2 de l’appel à projets MoHo4Young. Et a ainsi été élu de nouveau par le jury. 


Le nom Groenland, qui signifie littéralement « Pays vert », est ici l’occasion d’encourager un réveil des consciences pour l’avenir du monde. 

En abordant la fonte programmée des glaces de l’arctique et de l’antarctique, cette nouvelle expédition prendra la forme de deux volets distincts et complémentaires. 

Le premier anthropologique, apprendre ce que c’est d’être homme à la lumière de la culture des Peuples des glaces. Le second plus rationnellement scientifique avec la transmission et l’appropriation de la démarche expérimentale en vue des observations polaires conduites au Groenland. 

En convoquant la notion de service à tous les degrés de cette aventure, service des enfants, service des acteurs sociaux, service de l’école, service de la planète, Cap au Nord donne à vivre et à ressentir une autre façon de se relier au vivant. Et de prendre conscience de sa capacité d’action.

Vous pouvez nous aider à rendre service à tous ces projets en rejoignant MoHo4Young comme mécène, partenaire ou mentor. 

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Lauréat saison 1 – À l’école : nos déchets, nos ressources

Le seul endroit où vos rêves sont impossibles c’est dans votre tête – Robert Schuller

C’est l’histoire d’une sœur et de son frère, Ninon et Paul âgés de 12 et 10 ans. 

Ils sont de loin les plus jeunes à avoir candidaté à l’appel à projets MoHo4Young. 

Nous les prenons très souvent pour exemple, parce que :   

  • Petit 1, on nous questionne souvent sur la tranche d’âge de notre appel à projet (8-30 ans). “Mais à 8 ans on porte déjà des projets engagés ?”. Non seulement, ils sont légitimes, mais ils en sont tout à fait capables. Cet article en est un bel exemple ! 
  • De 2 parce que c’était, de fait, le projet le moins mature. Ils n’avaient pas créé d’asso. Ils étaient tout juste à l’idéation du projet. Ils avaient présenté un croquis au jury. Et pourtant, si vous saviez tout ce qu’ils ont accompli depuis…
  • Enfin parce que quand on prend connaissance de leur projet et de leur niveau de maturité, on se demande ce qu’on faisait à leur âge. Et on prend définitivement conscience que la jeune génération est plus que prête à en découdre. 

Ninon et Paul sont partis d’un constat BASIQUE/SIMPLE : à la cantine scolaire chaque midi, on gaspille (beaucoup).

Pourtant, même en France, tout le monde ne mange pas à sa faim. Ce constat les a énormément touchés et attristés. Ils avaient l’impression d’être les acteurs et actrices d’un scénario auxquels ils n’avaient absolument pas envie de participer. 

Accompagnés de leurs parents et de leurs camarades de classe, ils ont réfléchi aux solutions, aux pistes d’amélioration pour leurs établissements scolaires afin de pallier ce problème. 

Ils ont trouvé ! 

Ils vont créer une application mobile pour recenser le nombre de jeunes qui déjeuneront à la cantine le midi, leur faire voter les repas. Ça diminuera les quantités d’aliments gaspillés. 

Ce n’est pas tout ! Avec les aliments non consommés, ils les apporteront aux sans-abris

Mais ce n’est pas tout ! Les déchets alimentaires, ils les revaloriseront en croquette pour leurs animaux

Et ce n’est pas fini ! Ils ont créé un poulailler éducatif au sein de l’école pour se reconnecter au vivant. 

Et pour finir ! Ils ont créé un club de sensibilisation pour éduquer les petites sections. 

Cette fois-ci c’est tout (en tout cas pour le moment). 

Croyez-le ou non, en seulement 1 an, ils sont passés d’une idée et d’un simple croquis, à la réalisation de tous ces projets. 

Je ne vais pas vous le cacher, j’ai versé ma petite larme à plusieurs de leurs étapes, de leurs succès que ce soit en les voyant pitcher sur scène devant 300 personnes avec l’aisance de véritables entrepreneurs, à la lecture de quelques uns de leurs mails accompagnés de photos ou encore lors de leur venue au MoHo avec en main leur affiche renvoyant vers le QR code de l’application active. 

Bien évidemment, ils sont passés par de nombreuses émotions. L’anxiété en se rendant compte des nombreux enjeux planétaires auxquels nous faisons face. Le doute de ne pas être légitime, de ne pas être à la hauteur. La peur de ne pas y arriver. La déception de voir de nombreux acteurs et personnes ne pas croire en eux. 

MoHo4Young a été créé pour donner à la jeune génération les pouvoirs d’agir, à n’importe quel âge, sur n’importe quel sujet à impact et à n’importe quel niveau de maturité.

Nous avons cru en eux et nous continuerons de le faire. 

Puisque la jeune génération, elle, n’arrêtera jamais de se battre, et ce à n’importe quel prix ! 

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Interview – lobbyiste des algues Vincent Doumeizel

Dans le cadre de notre initiative « Deplastify The Planet », MoHo vous propose de découvrir le portrait des 100 personnes clés qui comptent dans la lutte contre la pollution plastique. Chercheur, lobbyiste, activiste, entrepreneur, journaliste, politique, nous vous proposons de les rencontrer et de lire leur vision du sujet et des solutions pour éradiquer la pollution plastique. #DeplastifyThePlanet

Tu fais quoi dans la vie ?

Je suis conseiller aux océans pour le Pacte mondial des Nations-Unies. Dans ce programme de l’ONU, je m’occupe plus spécifiquement des algues qui sont perçues comme une vraie alternative au plastique. Je dirige aussi la première coalition mondiale des acteurs des algues, qui regroupe plus de 1000 acteurs du secteur, la Global Seaweed Coalition.

Sommes-nous des malades du plastique ?

Je viens de l’agroalimentaire et j’ai commencé ma carrière en Afrique où j’ai été confronté à la faim dans le monde. Alors je pense que oui, nous sommes des malades du plastique, mais quelque part, il faut aussi reconnaître au plastique certaines qualités, notamment celle d’assurer la sécurité alimentaire. Il y a 50 ans, 50% de la population mondiale mourrait de faim. Aujourd’hui, nous en sommes à 9% alors que la population est passée de 5 milliards à 7,5 milliards. Ca s’est évidemment beaucoup trop fait sur le dos de l’environnement et il faut corriger la trajectoire, mais le plastique a été un des contributeurs de cette avancée. Et il y a maintenant un choix à faire.

Dans l’agroalimentaire, le débat n’est pas d’utiliser du plastique ou quelque chose de plus cher, mais vraiment de trouver une matière qui permette de préserver la nourriture et d’éviter un gaspillage alimentaire encore plus important. Le problème est que si on enlève le plastique, on va avoir des produits qui pourrissent plus vite. Or, nous avons tous les jours 250 000 personnes en plus à nourrir. Dans les 50 ans à venir, nous allons devoir produire autant de nourriture que ce qu’on produit depuis depuis 10 000 ans, ce qui sur Terre est absolument impossible. Donc si en plus on laisse la nourriture se gâcher, ça va être compliqué. Alors, oui, nous sommes des malades du plastique, mais sur l’aspect que je connais, l’emballage alimentaire, c’est vraiment un sujet compliqué parce que la question est :

Est-ce qu’on décide de laisser mourir des milliards de personnes pour protéger notre environnement, ou est-ce qu’on décide de nourrir le monde en détruisant l’environnement ? C’est pour ça que je me suis retourné vers une solution alternative, celle des algues qui permet de concilier ces deux impératifs. 

3 chiffres à avoir en tête ? 

Le taux de recyclage du plastique dans le monde est de 9%. Mais il faut admettre que c’est surtout une solution pour les pays riches qui concerne peu de gens aujourd’hui. Il faut des infrastructures, une organisation, des fonds à long terme que les pays émergents n’ont pas. Or, la production de plastique est aujourd’hui essentiellement dans les pays émergents. C’est pour ça que ce chiffre est important : 9% de recyclage. Ce n’est pas simplement parce que les poubelles jaunes sont mal utilisées. Mais parce qu’une partie de la population a les moyens de recycler et l’autre non

Je citerais aussi les 750 millions de tonnes de plastique qu’on retrouvera dans les océans en 2050, ce qui représente un camion de 33 tonnes de déchets qui se vide dans l’océan toutes les minutes

Et pour finir sur un chiffre plus optimiste : 0,03% des laminaires déjà existantes sur Terre – un type d’algues brunes – pourrait remplacer tout le plastique que nous produisons

Qu’est-ce qui ferait vraiment bouger les lignes ?

Trouver une solution naturelle et miser sur le vivant, avec des matières qui vont au-delà du biodégradable ou du compostable. Car le plastique, à l’origine, ce sont des algues qui ont sédimenté pendant des millions d’années pour former du pétrole. L’idée est donc d’extraire les polymères d’un matériel vivant qui permet à la chose de se régénérer, d’être naturel et même comestible. Plutôt que du même matériau, mais mort. 

C’est ce que fait Notpla en Angleterre. Qui a eu l’an dernier le EarthShot Prize, une sorte d’équivalent du Nobel de l’Environnement remis par le Prince William. Ils ont fourni 40 000 bulles de plastique au marathon de Londres pour supprimer tous les gobelets. Ils travaillent aujourd’hui avec Décathlon, Just Eat, etc. Pour remplacer un certain nombre de produits à base de plastique avec encore une fois quelque chose qui est purement de l’algue.

La finalité est de supprimer le packaging, puisqu’on peut le manger.

C’est très fin et ça n’a aucun goût, et ça peut remplacer les sachets de thé, les petites bouteilles dans les hôtels, etc. 

Aujourd’hui cela a un coût encore trop élevé, il y a des économies d’échelle à faire, mais tout ceci est récent, nous n’avons que 8 ans d’expérience sur le sujet. Finalement, ça avance très vite et 35 start-up  travaillent aujourd’hui sur des solutions à base d’algues pour remplacer le plastique.

Un dernier exemple : aux Etats-Unis, un énorme challenge a été organisé pour identifier des solutions capables de remplacer le plastique. 8 des 10 solutions retenues sont à base d’algues. En plus, on parle vraiment de quelque chose qui est un déchet : on ne va pas prendre des algues qui pourraient nourrir le monde ou réparer les océans, car elles servent aussi à cela. Mais là, une fois qu’on en a extrait les protéines ou les différents composés d’intérêt pour la cosmétique par exemple, il reste une pâte de polymère qui peut faire de très beaux plastiques. Ça peut même être utilisé pour les cartons car ceux qu’on utilise dans l’alimentaire contiennent du plastique, sinon ils absorberaient les liquides. Pas les algues.

Vous pouvez faire des sacs, des gobelets, du packaging, avec les algues qui pourrissent sur nos plages. 

Comment agis-tu dans ta vie au quotidien ? 

Je mange des tonnes d’algues (rires). En tout cas, beaucoup, à chaque conférence que je donne : je montre une bulle d’eau, que je mange, les gens se disent “oh la vache, mais on dirait vraiment du plastique”, et ça a un impact. Pour le reste, je fais comme tout le monde, je prends mes sacs, mes gourdes, ces gestes qui deviennent quotidiens dans les pays développés et qui sont nécessaires. 

Le premier objet du quotidien en plastique dont on peut se débarrasser ? 

Les bouteilles. D’ailleurs, si je pouvais ajouter un chiffre, je dirais : x 10. Le prix réel du plastique est 10 fois supérieur à ce qu’il est dans le commerce. Le public se dit que ce n’est pas cher, mais c’est faux, il est cher parce qu’on va dépenser des fortunes pour nettoyer les océans, des fortunes en destruction d’une biodiversité qui normalement devrait absorber d’immenses quantités de carbone. Tout cela n’est jamais compté, on ne considère pas le coût écologique induit par le plastique. Donc quand on dit que la bouteille en verre est plus chère, moins écolo car plus lourde donc nécessitant plus de transport, etc., c’est faux : le coût écologique du plastique est très largement supérieur si on considère le coût pour la biodiversité et le climat. 

Un peu d’espoir ?

Je pense que le monde va de mieux en mieux, et beaucoup de choses me donnent de l’espoir. Voir tous les problèmes colossaux qu’on a réglés par exemple. 80% de la population ne mangeait pas à sa faim pendant des siècles. Nous sommes aujourd’hui à 9%, sans parler des grandes maladies qu’on a réussi à éradiquer en s’alliant tous ensemble, dans des conditions héroïques pourrait-on dire. On l’oublie trop souvent, même si dire que le monde va mieux, ça n’est pas dire qu’il va bien.

Donc sur le sujet du plastique, j’ai de l’espoir avec les solutions à base d’algue, qui nécessitent encore beaucoup d’investissements. Mais qui nous laissent penser que la réponse est là. Et on pourrait aussi parler des champignons, d’autres ressources qui pourraient apporter des solutions aux problèmes que nous rencontrons. 

Un message pour les décideurs ?

La première fois dans l’histoire où on a utilisé les algues de manière industrielle, c’était en 1910, en Californie, pour faire de la poudre à canon. Ça a permis aux Américains, aux Français et aux Anglais de gagner la Première Guerre mondiale. Des centaines de millions ont été investis pour trouver ce processus, le développer, le rendre rentable, parce qu’on était dans un effort de guerre. Aujourd’hui, il faut fournir le même effort, peut-être même encore plus grand. Donc il faut investir dans la recherche, dans l’éducation des enfants par rapport à ce qui est lié à l’océan, et développer des solutions sur des ressources naturelles. 

Et pour la jeunesse ? 

Intéressez-vous à l’océan. 80% de la biodiversité et de la diversité génétique se trouve dans l’océan, qu’on connaît moins bien que la surface de la Lune ! Nous avons aujourd’hui 550 chercheurs à l’INRA qui travaillent sur deux types de blé similaires, qu’on connaît très bien puisqu’on les utilise depuis 12 000 ans. Dans le même temps, la France, deuxième plus grand pays maritime au monde, emploie 70 chercheurs qui travaillent sur 12 000 types d’algues. C’est la plus grande ressource inexplorée au monde. Elle est là, source de vie sur terre et elle a construit tout le reste, le pétrole ainsi que ce que nous sommes. Les algues et l’océan en général ont dessiné la vie sur Terre et je crois qu’elles vont dessiner son avenir. C’est ce que je ne cesse de répéter quand je vais dans les collèges et les lycées. Si on se demande comment donner du sens à notre vie, sauver la planète, c’est pas mal. Donc intéressez-vous, devenez biologiste marin pourquoi pas, et observez ce qu’il se passe dans l’océan. 

Une info surprenante à nous partager ?

Les algues sont la source de la vie. Elles ont permis à notre cerveau de devenir ce qu’il est aujourd’hui. C’est aussi grâce à elles que nous sommes des Sapiens. Elles sont utilisées depuis toujours par des populations comme les Aborigènes ou les Maoris comme des sacs. Les packagings d’algues n’ont rien de récent. Donc au-delà de remplacer les plastiques, elles peuvent nourrir le monde, les animaux, remplacer les fertilisants, les cotons, absorber beaucoup de carbone, et offrir des sources de revenus aux populations côtières qui, quoi qu’il arrive, verront disparaître celles de la pêche. 

Comment je peux en savoir plus ?

Évidemment, je citerais La révolution des algues (éd. des Equateurs), et en poche chez J’ai Lu. Le plastique est évidemment traité en long, en large et en travers dans un des chapitres. 

Je conseille aussi le site de l’entreprise Notpla qui est très engagée. Ils ont beaucoup d’avance mais beaucoup d’autres sociétés travaillent sur des solutions à base d’algues : Eranova, Flexsea, Sway, Loliware, etc. Il y a aussi des travaux très intéressants à propos de ce qu’il se passe au niveau des champignons. Le mycélium est une autre vraie autre solution basée sur la nature. 

Ton panthéon des personnalités incontournables du plastique ?

Je citerais le fondateur de Notpla, Pierre Pasquier, qui est vraiment très visionnaire. Ainsi que Paul Stamets, le gourou des champignons qui propose des idées malheureusement pas assez entendues. Enfin, quelqu’un que j’ai rencontré en Indonésie, l’ancien plongeur Roman Peter qui dirige l’ONG Trash Hero. Il récupère des fonds en Suisse afin de mobiliser des milliers de personnes en Indonésie pour collecter les déchets sur les plages. Les héros, ce sont ceux qui sont en première ligne, sur le terrain.

En 2050, ce sera comment ?

Nous sommes en train de nourrir la prochaine génération avec uniquement des peurs et des angoisses alors que notre rôle est plutôt de leur fournir des solutions et des espoirs. Donc soyons optimistes. Nous allons comprendre qu’on a passé les 50 dernières années à baser notre société sur une matière morte, le plastique, les carburants, etc. Et qu’il est temps d’apprendre à discuter de la société sur une matière vivante,  régénérative et réparatrice. D’ailleurs mon livre termine sur une utopie en 2050, dans un monde où les algues serviront à nourrir les hommes. Et je pense qu’on a une jeunesse bien plus consciente que ma génération. Je suis surpris de voir comme je me heurte à une incompréhension dans les couloirs de l’ONU. Alors que la jeunesse à cette compréhension des choses, cette adaptabilité, cette créativité. Je pense en effet qu’il va falloir leur faire confiance au lieu de briser tous leurs espoirs avec une addiction aux mauvaises nouvelles. 

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Rassembler pour innover

Un Collider c’est l’idée de faire vivre de manière pérenne et continue des populations différentes dans un même espace. Et c’est l’enjeu de MoHo HQ avec ses 6000 m2 en résidence et 1500m2 ouvert au public ralliant étudiants, startups, entreprises, chercheurs…

Mais ce lieu est d’abord le véhicule d’une vision plus grande portée par ses co-fondateurs Oliver Cotinat et Nicolas Geray. Créer des coalitions d’acteurs différents pour travailler ensemble sur les grands enjeux de Société. MoHo porte actuellement plusieurs coalitions avec ses partenaires (BCG, makesense, The Shift Project, Ceebios…) :

  • la diminution de la pollution plastique,
  • la création de nouvelles mobilités durables,
  • la transformation du rapport Villes et Vivant
  • un programme à part, MoHo4Young pour soutenir la nouvelle génération dans leurs projets associés à l’inclusion et au climat.

Dans cet extrait d’interview de Génération Do It Yourself, Mathieu Stefani invite Olivier Cotinat sur la genèse de MoHo et de son ambition. Cette séquence de 10mn en dit beaucoup sur ce que doit être la vision d’un entrepreneur face aux enjeux actuels. Elle en dit beaucoup sur sa capacité à créer un objet, un produit, un service qui s’aligne à ses valeurs et qui embarque les tiers. Elle en dit beaucoup sur ces entreprises contributives.

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Ils sont les gardiens de demain !

“Les grands changements sociaux ont commencé par ceux qui ont imaginé que c’était possible” Cyril Dion

Une expédition polaire en Islande, pour que les 10-15 ans puissent constater sur place les conséquences du réchauffement climatique, un média qui permet de tout savoir pour enclencher sa transition écologique, une exploration pour étudier les communautés apprenantes afin d’accélérer la transition écologique et sociale, un documentaire mettant en avant ceux qui s’engagent dans les organisations pour les transformer de l’intérieur, un poulailler et la création d’un circuit court pour transformer les menus des cantines… autant de projets enclenchés par des 8 (!!!) – 30 ans pour transformer notre quotidien – et qui n’auraient peut-être pas vu le jour sans un soutien à leur début. 

Ces premiers pas vers l’entrepreneuriat sont à la fois fragiles et immenses. Souvent ils enclenchent une curiosité, une façon d’être, de voir et de recevoir. Ils sont à la fois essentiels et timides. C’est l’idée derrière MoHo4Young.

#MoHo4Young est apparu pendant le COVID. La radio était allumée et je travaillais sur la série des MoHoTalks. Le journaliste parlait de ces enfants à qui l’on imposait les masques, de ces ados qui ne pouvaient plus suivre leurs études, de cette génération, celle qui construit demain, à qui, on retirait plusieurs mois d’études, de projets, de rencontres, de soutiens. L’urgence de la situation les plaçaient à côté, en spectateur de ce que leurs aînés avaient provoqué. Une dame prend la parole “oui bah ca va, nous aussi on a vécu des moments difficiles, ils vont s’en remettre”. Ils vont s’en remettre… Je me ré-entends dire tout haut “je ne sais pas, je ne suis pas certain”. Dans un des derniers Talks, Claudie Haigneré, devant une salle dont les 5 premiers rangs étaient remplis d’enfants, expliquait combien le récit d’un avenir heureux est essentiel pour les jeunes générations. 

Alors nous avons fait un exercice avec l’équipe et les fondateurs de MoHo, Olivier Cotinat et Nicolas Geray. Dans toutes les entreprises créées, il y a à un moment un déclic. Une évidence qui engage. Souvent elle est très personnelle. Jean Charles Samuelian a créé Alan suite à la maladie de son grand-père. Quentin Sannié à créé Devialet en pleurant d’émotion à l’écoute d’un son. Pourquoi avaient-ils créé MoHo ? Pour résoudre les grands enjeux contemporains en associant la multitude dit le pitch. Ok c’est vrai, c’est essentiel. Mais pour quoi ? Pour qui ? Pour leurs enfants.

MoHo est un projet qui a été créé et imaginé pour les générations à venir. Ce projet tellement ambitieux est un legs.

Nous avons alors décidé d’aller au bout de cette démarche et d’orienter MoHo vers cette idée : inscrire les jeunes partout dans les programmes et les soutenir dans leurs démarches personnelles. En cette période de Covid (et après Covid) surtout leur dire qu’il faut qu’ils tentent, qu’ils testent, qu’ils goûtent au projet et à l’entrepreneuriat. 

Ainsi est né MoHo4Young. Avec l’équipe et en particulier avec la motivation, le dynamisme, la pertinence d’Anna et de Bénédicte (merci à Lucas Francou Damesin), nous avons :

  • Chercher des soutiens externes,
  • Sollicité notre réseau (merci à Stéphanie Ampart pour nous avoir permis d’initier un partenariat avec Ulule).
  • Préparé une campagne de Crowdfunding à la hauteur de celle imaginée chez NUMA en 2016. (à relire ce superbe texte précédent la campagne de Ludovic Roubaudi) 

Objectif : réunir 30 000 euros auprès des citoyens pour permettre de soutenir ensuite 8 projets non profit, porté par des 8-27 ans, sur les enjeux environnementaux et sociétaux. L’idée du non profit est que seul compte l’audace, l’engagement. Nous voulons leur permettre d’enclencher quelque chose, de prendre goût au challenge. MoHo4Young soutiendra à hauteur de 3000€ les lauréats et mettra à disposition ses ressources et des mentors. 

Le dispositif est préparé 3 mois en amont, un film de présentation, des vidéos d’ambassadeurs… Chaque texte est pré-écrit, testé, on crée un planning de diffusion, on fête chaque centaine d’euros gagné : la folie du premier millier, la surprise du palier à 10.000, la sidération à 50.000 et l’accélération et la prise d’adrénaline “on y va on fonce on double” pour atteindre 100.000€ !!! 100.000 euros en 6 semaines !!!

Puis s’est enclenchée la suite : sélection de dossiers, composition de jury incluant des enfants et l’enclenchement du mentoring. 

Aujourd’hui MoHo4Young est à sa seconde saison avec 16 lauréats. 

On y retrouve Paul et Ninon de “À l’école : mes déchets mes ressources”, qui visent à réduire les déchets alimentaires de la cantine, à apporter le reste aux sans-abris et à les valoriser en croquettes pour leurs animaux ainsi qu’à créer un poulailler dans leurs écoles (mais pas que… ils vont jusqu’à créer une application). 

Il y a aussi le Collectif Minuit 12 soutenu également par la fondation pour la nature et l’homme, qui sensibilise sur les enjeux environnementaux via la danse.  

Les Gaillardes une troupe de théâtre qui organise chaque année une itinérance à vélo éco-responsable à travers la Charente-Maritime.

Cap au Nord, une expédition polaire en Islande, pour que les 10-15 ans puissent constater sur place les conséquences du réchauffement climatique. 

Blutopia une association qui vous encourage à agir pour préserver l’océan. 

Velhome des parkings vélo sécurisés et une entraide entre cyclistes. 

Agir pour devenir porté par Sylvain (De Fatman à Ironman) contre le harcèlement scolaire et l’obésité. 

Into the Tribes porté par Hugo qui crée une exploration pour étudier comment apprendre ensemble à cultiver une société écologique et sociale en s’immergeant dans une diversité de communautés apprenantes en Europe. 

Séjour rencontre des sphères une immersion, portée par les Tambourlingueurs et confkids, rassemblant des jeunes de la protection de l’enfance, des étudiant.e.s, artistes et intellectuels pour réfléchir ensemble sur les enjeux d’avenir et l’idéation de solutions.  

Les Eclaireurs, le second documentaire (après Ruptures) d’Hélène et Arthur qui éclairera sur l’engagement écologique et social au sein de son métier et la quête de sens là où on ne parle pas habituellement d’écologie. 

Le Relais Jeunes, un périple à vélo pour questionner le rapport de nos sociétés aux énergies fossiles. 

Ecoyako de Marina, un média écolo sur les réseaux sociaux à destination des jeunes, qui a pour missions de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux écologiques et climatiques. 

Final Score, un film réalisé par un jeune issu de quartier prioritaire qui montre qu’en s’unissant, le fait de venir d’horizons différents, nous apporte à tous et toutes de l’expérience, des connaissances et surtout apprend à vivre ensemble. 

Dansons nos vies, un événement sur deux jours qui rassemble les citoyen.ne.s, mêlant concerts, spectacles, tournois, tables rondes et ateliers à Clamart. 

Cité des Chances, une association née pour promouvoir l’engagement citoyen des jeunes de banlieues, en leur donnant des outils et en les accompagnant dans la vie citoyenne. 

Destination Finale, un court métrage participatif, porté par l’Afev, réunissant des habitants des quartiers prioritaires de tout âge pour un projet intergénérationnel commun. 

Ces jeunes entrepreneurs sont stupéfiants. Leurs projets sont des engagements pour transformer la société et c’est un véritable mouvement qui s’enclenche. 

Nous souhaiterions permettre à de nouveaux projets d’apparaître, de grandir et de s’étendre. Et nous avons besoin de soutien. Un soutien financier, un soutien de temps, un soutien moral. La saison 3 de MoHo4Young se tiendra en 2024 et c’est le moment de nous rejoindre. 

Les tickets sont adaptables, défiscalisés et vous suivrez en temps réel l’évolution de ces projets. 

Vous êtes un particulier, une entreprise, rejoignez MoHo4Young pour financer ces projets et offrir du mentorat à ces jeunes entrepreneurs. 

Merci à La Fondation SNCF. Pimpant, Socaps, Asuwsih, Schoolab, HEP Education, l’EPSI, les Cahiers Oxford, Raise, La Cantine, Label Expérience et merci à makesense, Ulule, alba.. Diversidays, Les Déterminés, Positive Planet, Jam, Colori, Ligue des Jeunes Talents, Gonne Girls. La Croix Rouge, Le Mémorial de Caen. Keolis, Inco, Youth Forever, Beaux Arts Consulting, Startups for Kids, Conf Kids, Live for Good, Tricote un sourire, RaiseLab, Prof en poche, Reporters d’espoirs. Merci au soutien média de Ouest France, Sud Ouest, l’ADN, SoGood, Maddyness, France Inter, Vocation

Pour nous rejoindre : 

Anna : responsable communication et directrice du programme MoHo4Young : anna@moho.co

Article écrit par Arnaud Chaigneau

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Il était une fois les mobilités douces en 2050…

illustration MoHo

Ce récit de fiction a été construit à partir des réflexions d’un groupe de travail lors d’une journée de design fiction multi acteurs organisée par MoHo et la Fabrique des Mobilités le 20 septembre 2023. Il s’inspire d’un scénario désirable de ce que pourrait être la mobilité en 2050. Il a été élaboré à l’aide de notre imagination, nous déclinons toute responsabilité si la réalité en 2050 n’est pas représentative de ce récit de fiction.

A lire sans modération !

Vendredi 21 octobre 2050.

J’habite dans la commune de Lion-sur-Mer, à 13 kilomètres de Caen. Comme tous les matins, je suis sur mon vélo pour aller travailler dans le centre-ville de Caen. Mon bus m’a déposé avec mes deux enfants et mon vélo à l’entrée de Caen, et je pédale vers le centre-ville dans des rues désormais quasiment toutes interdites aux voitures.

Je repense à la matinale de France Info que j’ai écouté à la radio ce matin pendant le petit-déjeuner, sur le thème des transitions vers la mobilité durable. L’émission revenait sur ces 25 dernières années qui ont quasiment fait disparaitre la voiture thermique du territoire français. Quand j’y pense, je me demande comment est-ce que je pouvais préférer les trajets en voiture aux trajets en vélo à l’époque ? C’est tellement plus agréable au quotidien !

Heureusement que ces transitions ont eu lieu, pour la planète, pour notre santé, pour le bien-être de nos enfants. D’ailleurs, je viens de déposer les miens au collège en descendant du bus. Ils ont connu très peu de trajets en voiture étant petits, uniquement en voiture électrique, et je sais qu’aujourd’hui, se déplacer autrement qu’avec les transports en commun ou des mobilités actives ne leur viendrait pas à l’esprit. C’était d’ailleurs un des thèmes abordés à la radio ce matin : les habitudes de mobilité des nouvelles générations, éloignées de la voiture par rapport aux générations de leurs parents et grands-parents.

J’aurais aimé abandonner la mienne plus tôt, mais je n’avais pas vraiment de solutions alternatives adaptées à mon trajet. Aujourd’hui, un bus de ville part de Lion-sur-mer vers Caen toutes les 10 minutes, et me dépose à la périphérie de la ville de Caen près d’une des nombreuses pistes cyclables du réseau. Je termine le trajet en vélo. C’est tellement pratique d’utiliser plusieurs moyens de transport sur un même trajet. Les plateformes pour ranger les vélos à l’arrière des bus et des tramways sont géniales pour ça !

L’émission radio de ce matin a d’ailleurs pris pour exemple le territoire normand, dont les réseaux de transports en commun sont connus dans toute la France pour faciliter cette multimodalité. La journaliste parlait même d’une étude montrant comment ce développement du réseau de transports en commun avait permis aux habitants des territoires peu desservis d’en profiter au quotidien. 

La gratuité des transports en commun depuis 2040 a aussi forcément rendu ces transports beaucoup plus accessibles. Quand j’y repense, je sais que sans cet avantage financier et la possibilité d’y emmener mon vélo, je n’aurais sans doute pas abandonné la voiture. La journaliste expliquait d’ailleurs que Caen la mer et l’exploitant du réseau de transports en commun sur son territoire avaient beaucoup consulté les citoyens pour connaitre leurs besoins en matière de mobilité. Un organe de décision de la mobilité a d’ailleurs été créé dès 2024 par la Région Normandie pour tout le territoire normand.

C’est un groupe de travail qui regroupe différents acteurs de la mobilité. J’ai cru comprendre que les citoyens pouvaient y participer sur la base du volontariat. Je crois que des experts et des acteurs solutions de la mobilité durable font aussi partie de cet organe. Il existe toujours aujourd’hui car les collectivités travaillent au quotidien pour améliorer les réseaux de transports en commun sur le territoire normand. Je me dis que cela pourrait être intéressant de m’y impliquer. Je n’y ai jamais participé, mais mes enfants m’y poussent chaque année. J’essayerai de candidater l’année prochaine.

Sur mon vélo, je vois un bus de ville électrique passer devant moi. Il tourne autour du centre-ville, dont les rues lui sont interdites. Je me dis que maintenant, ces transports donnent envie. Il y fait frais quand il fait trop chaud dehors, grâce à leur système de ventilation naturelle. Ils sont adaptés aux besoins des usagers, et ça, ce n’était pas gagné il y a 20 ans. Je me dis que cette transition est tout de même bien réussie, et qu’elle est bien ancrée dans les esprits et les comportements.

La matinale de France Info m’a fait repenser au chemin que j’ai parcouru pour abandonner la voiture. Je me revois encore enfant participer aux “challenges mobilités actives” de Caen la mer. Parfois, on devait passer tout un dimanche sans utiliser la voiture, ce qui avait le don d’agacer mes parents. Les “journées du vélo” obligeaient certains à ressortir leur vélo de la cave pour les petits trajets du quotidien, comme aller acheter le pain. Aujourd’hui, ces challenges autour de la mobilité ne sont plus des défis, mais des habitudes du quotidien. L’interdiction de la vente de voitures thermiques par l’Union Européenne en 2035 a beaucoup aidé à changer ces habitudes, même si une majorité de personnes était déjà passée à la voiture électrique à ce moment-là. L’explosion du prix du carburant y est sans doute pour quelque chose aussi…

C’est notamment ce prix qui m’a fait passer à la voiture électrique, avant que je me rende compte que je pouvais largement me déplacer sans voiture. Mes trajets du quotidien aujourd’hui ne me coûtent rien, sauf lorsque je dois faire réparer mon vélo. Car finalement, j’en fais des kilomètres !

Je pense à tout cela en pédalant sur le boulevard des Fossés Saint-Julien, désormais réservé aux piétons, vélos et autres mobilités actives. Cette transition n’a pas été simple pour moi. J’aimais ce confort que m’offrait ma voiture. Mais j’ai essayé. Lorsque j’ai compris que mes déplacements en voiture pouvaient avoir un impact sur la planète, j’ai voulu passer à l’électrique. La journaliste de France Info parlait d’ailleurs de ces constructeurs automobiles qui sont aujourd’hui spécialisés dans le leasing de petits véhicules électriques. Le modèle économique de l’automobile repose désormais à 75% sur ce système de location, contre 25% pour le modèle de vente. Avec l’interdiction de la vente des véhicules thermiques depuis 2035, très peu de personnes se déplacent encore en véhicule thermique. Sinon, ce sont de vieux véhicules, achetés avant 2035. 

Je suis contente que les enfants soient formés aux enjeux autour de la mobilité très tôt à l’école. Les miens ont compris très vite, et aujourd’hui, ils ne veulent même plus monter dans la voiture de leur grand-mère quand celle-ci les garde. Car c’est un véhicule thermique. Forcément, cela ne lui fait pas plaisir, car elle ne peut pas emmener ses petits-enfants où elle veut, quand elle veut. 

Hier soir encore, elle dînait à la maison et les enfants ont abordé le sujet en lui disant qu’elle devait essayer la voiture électrique car la voiture thermique, c’est dépassé. Cette discussion m’a mise mal à l’aise car c’est vrai qu’il y a une différence entre sa génération et celle des enfants. Eux sont sensibilisés constamment aux enjeux de mobilité durable, dès l’école primaire.

Je déjeune avec elle à Caen ce midi et je sais que nous allons en reparler. Je compte bien lui expliquer que je comprends son point de vue, tout en soutenant mes enfants dans leur démarche. Je connais ma mère, et je sais que petit à petit, nous allons réussir à la convaincre.

Sur mon vélo, je me répète dans ma tête ce que je vais lui dire : “Maman, les garçons ont raison, tu sais. Le temps des voitures thermiques est révolu. Elles coûtent tellement chères, et sont tellement taxées… Tu sais très bien que ton argent sert à rendre les transports en commun gratuits….alors que tu ne les utilises même pas ! Tu vas me dire qu’en transports en commun on ne va nulle part, mais tu sais que c’est faux. Aujourd’hui, tu peux traverser toute la Normandie en empruntant seulement le bus et le train en un seul et même trajet. Tu peux même venir jusque chez nous, à la mer ! Je peux comprendre que tu ne sois pas prête, par contre, essayer une petite voiture électrique est une chose que tu peux faire assez facilement, et je suis sure que tu en seras très contente».

J’espère qu’au fur et à mesure de ces conversations, l’idée va faire son chemin dans sa tête. Et je compte bien l’emmener chez un loueur de voitures électriques avant la fin de l’année, où elle pourra essayer un petit véhicule et se rendre compte qu’elle ferait beaucoup d’économies si elle sautait le pas.

Le changement de type de véhicule, je pense qu’elle peut l’entendre. Mais elle nous l’a bien répété une énième fois hier soir à table : “N’essayez pas tes fils et toi de me faire monter sur un vélo ! ».

Je ne compte évidemment pas lui dire ce midi que nous espérons lui introduire cette idée, dans un futur proche… En plus, je sais que ma mère vit parfois mal le fait de rouler en voiture thermique. Les habitants de sa petite commune du sud de Caen ne manquent pas de lui faire remarquer qu’elle devrait changer ses habitudes de mobilité. C’est fou comme la norme sociale autour de la voiture s’est inversée !

D‘ailleurs hier soir, nous avons regardé un vieux Spielberg de 2023 à la maison avec ma mère et les garçons. C’était un film plutôt réaliste dans lequel les héros se déplaçaient en petites voitures électriques. Des voitures deux places en plus. J’avais pensé à l’époque que c’était ridicule pour des héros de rouler en voiture électrique. Mais finalement, ce type de voitures a été très demandé dès la sortie du film, notamment par les jeunes. Et aujourd’hui, se déplacer en voiture électrique est devenu la norme, donc finalement, ce film n’était pas si décalé que ça…

Sur mon vélo, j’approche de mon travail. Je traverse le Parc de la République, ancienne Place de la République, désormais entièrement végétalisée. A la sortie du Parc, je longe les immeubles qui avant étaient réservés aux classes très aisées. Les loyers dans le centre-ville de Caen sont plus abordables qu’ils ne l’ont été. Pour limiter l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, de nombreux commerces de proximité ont été relocalisés dans les zones d’habitation, à la fois dans les villes et dans les villages sur le territoire de Caen la mer.

J’ai d’ailleurs appris ce matin à la radio que la Normandie était la deuxième région française la plus attractive économiquement. Cela est apparemment dû aux transformations des secteurs automobile et énergétique. Avant 2035, les constructeurs automobiles traditionnels se sont reconvertis en masse dans la location de véhicules électriques légers, mais également vers la vente de vélos, électriques comme musculaires. Comme quoi, tout le monde fini par y venir… 

En levant le nez de mon guidon, j’aperçois les éoliennes qui côtoient désormais les immeubles en plein centre-ville. Un bon nombre de constructeurs automobiles a complètement changé de secteur et travaille désormais dans les énergies renouvelables. Je ne les vois pas de mon vélo, mais je sais que les toits caennais sont également couverts aux trois quarts de panneaux solaires. Les constructeurs automobiles électriques et les fournisseurs d’énergies renouvelables travaillent d’ailleurs aujourd’hui main dans la main pour permettre à tous d’accéder à une mobilité durable.

La journaliste de France Info expliquait aussi ce matin que sur le plan de la mobilité, les différents secteurs d’activités sont regroupés de façon stratégique sur le territoire afin d’optimiser les déplacements, et que tout cela participe au dynamisme économique du territoire !

J’arrive au travail. Je gare mon vélo dans le parc à vélo qui a remplacé les anciennes places de parking pour les voitures. Mon lieu de travail ne propose d’ailleurs plus ce type de places car les rues qui entourent le bâtiment sont réservées aux piétons et aux cyclistes. Les places de parking les plus proches se situent dans les parkings relais aux entrées de la ville de Caen, ou dans les quelques rues acceptant les voitures.

De mon côté, j’ai abandonné ma voiture électrique il y a plus de 10 ans, et pour rien au monde je ne reviendrai sur ma décision. J’aime savoir que mes déplacements ont un impact moindre sur la planète. Je ne suis pas la seule dans ce cas. J’ai remarqué qu’il y avait de plus en plus de monde dans les transports en commun, et à vélo dans les rues de Caen. C’est une bonne chose que les habitants soient conscients de l’impact de leurs déplacements sur l’environnement.

Je contourne la pelouse par le chemin de graviers qui me permet d’arriver devant l’entrée de mon travail. Cette pelouse a très souvent été inondée ces 20 dernières années. La collectivité de Caen la mer portait bien son nom… Elle a porté de nombreuses fois des campagnes de sensibilisation sur ces inondations, conséquences directes et visibles du réchauffement climatique à Caen. Je pense que ces événements, en particulier les inondations de 2025 et 2028, ont marqué les esprits et provoqué un changement dans les comportements vers l’adaptation. Le niveau de l’eau augmentait tellement que la Presqu’île de Caen a failli devenir une île…

Certaines affiches de l’époque de la communauté urbaine de Caen la mer sont encore collées dans le hall de l’immeuble de mon travail : “Il est urgent d’agir” avec les images de l’Orne en crue dans les rues de Caen. Les actions menées par la collectivité ont finalement permis d’accompagner un changement de comportement des citoyens, notamment au niveau de la mobilité.

J’arrive dans mon bureau, je me sens prête à attaquer ma journée de travail. Ce trajet en vélo m’a permis de respirer. Les voies cyclables sont sécurisées, et ces trajets me permettent de rencontrer des gens.

Ce soir, ce sont les vacances scolaires. Je sais que je vais croiser beaucoup de monde à vélo. Je vis dans la première région touristique française, donc il faut s’attendre à voir du monde pendant ces périodes. Je sais aussi que je vais croiser plus de voitures thermiques que d’habitude. Mais l’autopartage et le covoiturage sont très souvent utilisés pour partir en vacances, donc je sais que ça pourrait être pire.

Je comprends les touristes. Le climat s’est réchauffé partout en France. Les régions du Sud de la France, déjà chaudes il y a 20 ans, n’attirent plus les vacanciers. Moi, j’aime passer mes vacances en Normandie, à la mer. Certes, la région n’échappe pas au réchauffement climatique. Mais la journaliste de France Info parlait ce matin des politiques locales d’adaptation en Normandie. Dès les années 2020, les collectivités normandes ont par exemple développé des politiques sur la fraîcheur des villes et communes du territoire, afin de limiter au maximum les îlots de chaleur. C’est grâce à ça que, tous les matins, je traverse les fossés Saint-Julien à l’ombre, qu’à l’école des enfants la cours de récréation est devenue un parc végétal… Tous ces petits aménagements, en plus d’avoir ramené le calme en ville, ont participé à l’adaptation à ce réchauffement climatique.

Partir pour une journée de travail n’est certainement pas une corvée dans ces conditions, car il fait bon vivre ici !

J’ai quand même hâte de repartir du boulot ce soir, car je sais qu’il fera nuit et que j’entendrai les doux chants des chouettes hulottes. Car la ville de Caen a désormais le label « ville silencieuse », et cette merveilleuse espèce est revenue nicher à Caen. Elle semble bien installée et déterminée à rester. Du moins, je l’espère.

C’est fou tout ce chemin parcouru en 25 ans ! Avec du recul, je me rends compte que si tout le monde s’y met, c’est toujours possible. Alors heureusement que l’on agit !

Eva Parrenin et Clémence Pille.

Découvrez ici les règles du jeu de cartes conçu par la Fabrique des Mobilités pour cette journée de design fiction !
Retrouvez ici l’article de synthèse de la journée par la Fabrique des Mobilités !

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Les MoHoTalks : mettre en avant les récits collectifs extraordinaires

En 2020, nous lançons, pendant le confinement et la crise COVID, une série de Talk d’une heure pour prendre le temps d’entendre, écouter, comprendre ce qui créé le collectif. Chercheurs, artistes, scientifiques, politiques… se joignent à cette initiative pour créer une série de plusieurs conférences : les MoHoTalks.

La mission de MoHo : recréer des coalitions autour de grands enjeux contemporains.

Le monde est bousculé et ce qui semblait encore acquis il y a quelques décennies ne l’est plus. Le concept même de démocratie est discuté, l’accès aux ressources naturelles est en péril, le rapport aux vivants est abimé. Un constat souvent repris qui trouble les initiatives et appelle surtout à ré-inventer les modèles et notre manière même de construire ensemble. C’est tout l’enjeu de MoHo. Les solutions viendront de nouvelles formes de collectifs capables de solliciter des talents inédits et de les faire travailler ensemble sur de grands enjeux contemporains. Citoyens, étudiants, entreprises, chercheurs, artistes, sportifs, acteurs publics et privés peuvent s’aligner sur des problématiques communes et imaginer de nouvelles solutions. Ensemble, ils créent des coalitions.

MoHo a déjà lancé 4 coalitions :

  • Deplastify the Planet,
  • les nouvelles mobilités durables,
  • la Ville et le Vivant,
  • l’entrepreneuriat par la jeunesse (MoHo4Young).

Chaque coalition regroupe des acteurs très différents et des partenaires actifs dont makesense. The Shift Project, la SNCF, Decathlon, Berkeley, Ceebios, Sciences Po…

Les MoHoTalks et les MoHoDebate, des formats longs sur des enjeux complexes

Parce que ces sujets sont complexes et exigent, malheureusement parfois, des consensus dans les solutions et dans le temps. Nous avons créé deux formats d’exploration : les MoHoTalks et les MoHoDebate. Les MoHoTalks invitent un.e intervenant.e à approfondir un sujet lié au collectif et au rapport entre les Humains et le Vivant. L’angle est parfois surprenant : Gilles Boeuf explique comment lors de crise climatique, les animaux se fédèrent pour organiser leur survie. André Manoukian raconte comment la musique est un projet infini car imaginé, digéré et transformé par des talents aux sensibilités et aux cultures différentes. Claudie Haigneré nous projette vers l’espace et les futurs projets internationaux. L’Amiral François Dupont nous entraîne dans un sous marin nucléaire lanceur d’engin…

Pour retrouver tous les MoHoTalks sur Youtube et sur Spotify

Une évolution en 2023 : des contenus associés au Vivant, au plastique, aux mobilités durables et à la Ville.

Le nouveau cycle, les MoHoDebate, vient compléter ce format en proposant un débat entre des sensibilités très différentes et sur des sujets liés au coalitions en cours : le plastique (le premier MoHoDebate s’est déroulé à Paris avec la chercheuse Nathalie Gontard et l’entrepreneur Alexis Dusanter), les mobilités durables, le biomimétisme, la ville et le vivant…

Ce cycle a été initié avec le soutien de l’AD, Maddyness. makesense, Schoolab, RaiseLab, 21 La Croix Rouge, Normandie Attractivité.

Vous souhaitez nous proposer des noms, vous souhaitez soutenir cette initiative en devenant partenaire ?

Contactez nous : arnaud@moho.co

Arnaud Chaigneau

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