Chaque trimestre, MoHo explore une grande thématique en lien avec les transitions environnementales et sociétales à travers ses programmes, ses événements, ses contenus… Cette approche permet de creuser collectivement des enjeux de fond, de nourrir des réflexions transversales et de mettre en lumière des initiatives pour façonner un monde juste, durable et souhaitable.
Ce trimestre, nous explorons le thème de la sobriété comme une voie de transformations individuelles et collectives pour faire advenir un monde désirable.
Un contexte mondial qui rend nécessaire de repenser nos modes de vie
Les sécheresses records de l’été, les mégafeux qui ravagent des forêts entières, les tensions énergétiques liées à la guerre en Ukraine ou encore la raréfaction de certaines ressources nous rappellent qu’il est urgent de repenser nos modes de production, de consommation et d’usage : la sobriété apparaît aujourd’hui comme une nécessité pour limiter notre empreinte humaine sur la planète.
En effet, la sobriété revient à apprendre à utiliser les ressources de manière raisonnée, en évitant le gaspillage et en privilégiant ce qui est vraiment nécessaire.

À l’échelle internationale, une dynamique émerge pour transformer nos modes de production et de consommation, comme en témoigne le récent sommet de Genève sur la pollution plastique du 5 au 14 août 2025, soldé par un échec à trouver un accord international. Plusieurs pays producteurs de plastique (notamment les États-Unis, l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Iran, la Russie, et la Malaisie), soutenus par les lobbies pétroliers et pétrochimiques, ont opposé une vive résistance aux négociations préférant miser sur la gestion des déchets plutôt que sur une réelle transformation des modes de production. Ce blocage illustre la difficulté de mener des réformes ambitieuses à l’échelle mondiale, quand des intérêts économiques puissants entravent toute voie de progrès collectif.

Questionner et repenser ses besoins réels
Loin d’être synonyme de privation ou de sacrifice, la sobriété n’est pas une régression, mais une transformation. Elle nous invite à repenser nos modes de vie, nos usages et nos organisations, à utiliser autrement les ressources à notre disposition et à rompre avec le modèle de surconsommation. Elle questionne nos besoins réels, nous pousse à distinguer l’essentiel de ce qui relève simplement de nos envies, et interroge ce qui compte vraiment pour vivre bien.

Qu’il s’agisse de nos déplacements, de notre alimentation, de nos choix technologiques, de nos manières de consommer ou de produire, la sobriété ouvre la voie à des transformations individuelles et collectives, vers une vie plus consciente, équilibrée et souhaitable.
La sobriété est une voie vers une forme de liberté, celle de ne plus dépendre d’un système fragile, instable et inégalitaire.
Des transformations individuelles et collectives
La sobriété est un levier puissant de transformation individuelle et collective. À l’échelle personnelle, elle invite à repenser nos habitudes de consommation, à distinguer nos besoins essentiels de nos désirs passagers, et à adopter des gestes quotidiens plus responsables.

La sobriété ne se limite pas à des choix individuels, elle s’étend aux entreprises et aux organisations (consommation d’énergie, déchets, déplacements…). Pour ces structures, la sobriété peut aussi passer par la révision des modèles économiques et des offres de produits, en privilégiant la qualité et la durabilité plutôt que la quantité.
Par exemple, la marque internationale de produits de soin et d’hygiène pour bébés Mustela a décidé de cesser progressivement la commercialisation de ses lingettes jetables (20% de son chiffre d’affaires en France) d’ici 2027, proposant des alternatives compostables et plus durables.
Low tech : la simplicité comme levier de sobriété
La sobriété passe aussi par nos choix technologiques, en privilégiant des solutions simples, durables et efficaces, comme l’illustre la low tech.
Le concept de low tech se base sur l’idée de concevoir et d’utiliser des technologies simples, durables et accessibles, en opposition à la multiplication d’outils high-tech complexes et coûteux en ressources. Il ne s’agit pas de renoncer à l’innovation, mais de privilégier des solutions efficaces, réparables et moins consommatrices de ressources (énergie, matériaux, ressources naturelles…).

Cette démarche est donc une manière de repenser nos outils et nos infrastructures pour répondre à nos besoins essentiels en respectant les limites planétaires et en renforçant notre autonomie.
Un trimestre dédié aux sobriétés pour un monde désirable
Dans un contexte international de nécessaire réduction de l’empreinte humaine sur la planète, MoHo lance ainsi sa programmation trimestrielle autour de la sobriété et l’importance de repenser individuellement et collectivement nos besoins, nos usages et nos modes de vie.
Entre septembre et décembre 2025, nous souhaitons à travers nos contenus réfléchir et agir ensemble autour d’une sobriété non pas subie mais choisie et créatrice de sens et de liens.
La sobriété représente la possibilité de vivre dans un monde plus respirable, de réapprendre à collaborer, de créer des coalitions qui renforcent la résilience de nos sociétés. C’est ensemble que nous pouvons redéfinir nos priorités, inventer des solutions sobres et joyeuses, et bâtir un récit où « moins » rime avec mieux.
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Notre prochaine conférence : Rendez-vous le 18 septembre 2025 pour un MoHoTalks exceptionnel avec Pierre le Cultivateur. Infos et inscriptions : https://www.eventbrite.fr/e/billets-mohotalk-pierre-le-cultivateur-1604663584979?aff=oddtdtcreator